Les lois de finances sont des lois ordinaires, mais elles sont adoptées selon une procédure de vote spéciale.
Il existe plusieurs types de loi de finances :
- la loi de finances initiale (LFI) autorise notamment la perception des ressources de l’État et des impositions de toutes natures attribuées à des personnes morales autres que l’État. C’est également elle qui emporte l’autorisation pour l’État d’emprunter pour se financer ;
- les lois de finances rectificatives (LFR) ou "collectifs budgétaires" modifient en cours d’année les dispositions de la LFI ;
- la loi de règlement, renommée loi relative aux résultats de la gestion et portant approbation des comptes de l’année par la réforme de la loi organique relative aux lois de finances (LOLF) de 2021, arrête le montant définitif des recettes et des dépenses de l’exercice, ainsi que le résultat budgétaire (déficit ou excédent) qui en découle. La réforme de la LOLF a avancé sa date limite de dépôt du 1er juin au 1er mai afin de laisser aux parlementaires un temps d'évaluation et de contrôle plus long ;
- la loi de finances de fin de gestion, créée par la réforme de la LOLF de 2021, ne peut comporter aucune mesure fiscale nouvelle.
Elles font toutes l’objet d’un vote du Parlement.
Les lois de finances répondent à des règles de vote et de présentation très strictes. Le Gouvernement a le monopole de la présentation des lois de finances (le Parlement ne peut pas déposer des propositions de loi de finances).
Le Parlement dispose d’un délai de 70 jours pour se prononcer sur les projets de loi de finances initiale (article 47 de la Constitution et article 40 de la loi organique sur les lois de finances - LOLF). Si ces articles visent les projets de lois de finances sans précision, ce qui pourrait inclure aussi les PLFR, ils ne s’appliquent qu’aux projets de loi de finances initiale, selon le Conseil constitutionnel (CC, 19 juillet 1983, 83-161 DC).
L’Assemblée nationale est toujours saisie en premier de ces textes.
La réforme de la LOLF de 2021 prévoit que les lois de finances définiront à l'avenir les objectifs de dépenses publiques en milliards d'euros plutôt qu'en points de produit intérieur brut (PIB).
Le champ des lois de finances comprend un "domaine réservé" (d’autres lois ne peuvent pas intervenir) : la détermination des ressources et des charges de l’État pour l’année à venir, par exemple.
Elles partagent aussi avec les lois "ordinaires" plusieurs domaines, notamment :
- les dispositions fiscales n’ayant pas d’impact financier sur l’année suivante ;
- les modalités de répartition des dotations de l’État aux collectivités territoriales.