Selon une étude publiée par la Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (Drees) en septembre 2022, la dépense courante de santé (DCS) a encore augmenté en 2021 du fait de la crise sanitaire : elle s'élève à 307,8 milliards d'euros (4 600 euros par habitant), soit 12,3% du produit intérieur brut (PIB). La DCS comprend la consommation de soins et de biens médicaux (CSBM), qui a progressé de 7,9% en 2021 ; elle atteint 226,7 milliards d'euros, soit 9,1% du PIB. Les comptes de la Sécurité sociale, toujours déficitaires, se sont néanmoins améliorés en 2022.
Le financement du système de santé, basé sur les cotisations sociales et la contribution sociale généralisée (CSG), entraîne un accroissement du coût du travail. Cette situation est préjudiciable à l’économie. Il est donc impératif de maîtriser les dépenses du système de santé, et surtout leur progression.
La santé est considérée aujourd'hui comme un des acquis essentiels de la Sécurité sociale. Maîtriser les dépenses de santé ne signifie donc pas réduire la consommation de soins en volume (en fixant par exemple une consommation de soins maximale à chaque assuré) ou en accessibilité (en interdisant par exemple aux assurés de consulter un professionnel de santé, ou aux professionnels de prescrire des actes ou des produits de santé : radiologie, IRM, scanners, médicaments...).
Il s’agit plutôt d’être capable de réguler les dépenses afin :
- qu’elles ne pèsent pas excessivement sur l’économie. En France, elles sont financées par des cotisations, des contributions ou des prélèvements sociaux qui alourdissent le coût du travail et le poids de la dette à rembourser ;
- qu’elles puissent être affectées de façon pertinente et contribuer à la mise en œuvre d’un système de soins efficient, c’est-à-dire à même de délivrer des services de qualité au meilleur coût ;
- qu’elles permettent de rendre le système de soins équitable, c’est-à-dire apte à couvrir l’ensemble de la population. L'objectif est d'éviter les phénomènes de non-accès et de non-recours aux soins, qui aggravent les inégalités.