Au 1er janvier 2021, la France comptait 214 224 médecins de moins de 70 ans en activité, selon une étude publiée en mars 2021 par la Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (Drees).
Parmi eux :
- 44% sont des médecins généralistes et les 56% restants, des médecins "hors médecine générale" (psychiatrie, anesthésie-réanimation, radiologie, etc.). Le nombre de généralistes baisse mais celui des spécialistes augmente ;
- 43% des médecins exercent exclusivement en libéral (dont 57% des généralistes) ; un tiers des médecins sont salariés à l'hôpital, dont 43% des spécialistes. L'exercice libéral décline.
Parmi les auxiliaires médicaux, les infirmiers constituent la profession la plus représentée (devant les médecins) avec 764 260 personnes en 2021, d'après l'Institut national de la statistique et des études économiques (Insee). C'est aussi la profession du secteur la plus féminine : environ neuf infirmiers sur dix sont des femmes ; selon la même source, "près d'un médecin sur deux est une femme, mais moins d'un chirurgien sur trois".
Dans son étude de mars 2021, la Drees affirme que "sous hypothèses de comportements et de législation constants", la France connaîtra, à l'horizon 2050 :
- une croissance soutenue (de l'ordre de 46%) des effectifs de chirurgiens-dentistes ;
- une croissance très modérée des effectifs de sages-femmes ;
- une stagnation des effectifs de médecins (jusqu'en 2030) puis une hausse (de l'ordre de 1,5% par an) jusqu'en 2050 ;
- une hausse de 12% des effectifs de pharmaciens.
La densité médicale désigne le nombre de professionnels de santé par rapport à la population d’un territoire donné. Elle permet d’appréhender l’offre de soins en déterminant si elle est excédentaire ou déficitaire par rapport à la population concernée. C’est donc une variable essentielle pour analyser l'état du système de santé.
D'après l'étude de la Drees de mars 2021, la densité médicale s'élève à 318 médecins pour 100 000 habitants, contre environ 119 en 1968. Même si ce nombre a fortement progressé, la France se situe dans la moyenne des États de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE).
Toutefois, cette présence n’est pas homogène sur le territoire. On constate une forte implantation de médecins généralistes dans les régions Nouvelle-Aquitaine et Provence-Alpes-Côte d'Azur (Paca), qui affichent une densité de généralistes de 161 pour 100 000 habitants. Elles sont suivies par la Réunion (160) et la Bretagne (158). Les écarts avec le reste du pays sont parfois considérables : ainsi, la densité de généralistes s'élève à 110 dans le Centre-Val de Loire.
Concernant les spécialistes (c'est-à-dire les médecins hors médecine générale), la densité est de 178 pour 100 000 habitants. Là encore, on relève des écarts très significatifs entre, par exemple, les régions Île-de-France (229) ou Paca (216) et la région Centre-Val de Loire (131). C’est encore plus net avec les territoires ultramarins, notamment la Guadeloupe (136) et la Guyane (72).
Cette disparité ne doit pas s’apprécier uniquement au niveau régional. Au sein même de régions bien dotées en médecins généralistes ou spécialistes, il existe des différences très fortes entre départements (en Île-de-France, par exemple, la densité de généralistes est de 858 à Paris contre 258 en Seine-Saint-Denis) et, au sein des départements, entre bassins de vie. Cet échelon territorial mesure au plus près l’accès de la population aux équipements les plus courants comme la santé, les commerces et l’enseignement.
Une faible densité de professionnels de santé au sein d’un bassin de vie peut entraîner :
- des difficultés d’accès liées à l’absence de praticiens ou à leur éloignement ;
- de très longs délais de rendez-vous chez les professionnels de santé présents, ce qui peut conduire certaines personnes à renoncer aux soins ;
- des difficultés de permanence des soins durant les périodes ou les horaires de fermeture des cabinets médicaux. Cela alourdit la fréquentation des services d’aide médicale urgente (Samu) ou des services d'urgence des hôpitaux pour des actes ou des pathologies qui ne relèvent pas de leurs missions premières ;
- la nécessité de maintenir une permanence de médecins libéraux (médecins de garde). Les agences régionales de santé (ARS) sont compétentes pour définir les modalités et le montant des indemnités versées à ces derniers. L’organisation de la permanence des soins des généralistes et des spécialistes en libéral relève, quant à elle, de la compétence du Conseil national de l’ordre des médecins. Elle est réalisée sur la base du volontariat pour chaque période de garde et par secteur départemental.