Les politiques d'activation des dépenses sociales, de plus en plus fréquentes, consistent à conditionner le versement d’une prestation à une attitude active du bénéficiaire pour sortir de sa condition de receveur passif, et donc à une exigence de formation ou de recherche active d’emploi.
L’activation consiste également à compléter par une aide financière les très bas salaires afin de rendre le travail "payant".
Ces mesures tranchent donc avec le modèle traditionnel de dépenses sociales qui consiste dans le versement sans exigence de contrepartie de la part des bénéficiaires.
L'activation des dépenses sociales se traduit différemment selon le type de prestation : nécessité d'apporter des preuves de recherche active d'emploi ou inscription dans un processus de formation, octroi d'un crédit d'impôt pour les personnes qui acceptent de se maintenir dans un emploi avec une faible rémunération... Par exemple, la loi pour le plein emploi prévoit l'obligation d'exercer au moins 15 heures d'activité par semaine pour les bénéficiaires du revenu de solidarité active (RSA).
Derrière les politiques d'activation des dépenses sociales, on trouve deux conceptions de l’activation :
- celle du "Workfare" anglo-saxon, qui consiste à subordonner le versement d’une prestation à l’exercice d’un emploi, même faiblement rémunéré ou en deçà des compétences de la personne concernée. Cette conception privilégie l’effort et la responsabilisation individuels ;
- une conception proche de la logique dite de "flexisécurité" que l’on retrouve dans les pays du nord de l’Europe. En contrepartie d’une grande flexibilité du marché de l’emploi, le versement d’une allocation d’un montant assez élevé sur une durée relativement longue s’accompagne d’un effort conséquent des individus pour se former et s’engager dans la recherche active d’un emploi.