La situation des systèmes de retraites, de base comme complémentaires, s'est fortement dégradée dès 2010, en raison notamment des départs à la retraite de la génération des baby-boomers née entre la fin de la Seconde Guerre mondiale et 1960. Cette génération, nombreuse, a suffisamment cotisé pour percevoir une retraite à taux plein ; ces caractéristiques influent négativement sur le solde des systèmes de retraite.
Bien que les ressources affectées aux systèmes de retraites aient augmenté entre 2002 et 2012 (+1,4 point de produit intérieur brut – PIB), leurs dépenses ont été supérieures (+2,2 points de PIB). Cela a détérioré le solde financier sur la période, alors qu’il était excédentaire jusqu’en 2007. Il est devenu négatif de 2008 à 2015, excédentaire sur les exercices 2016 et 2017 puis à nouveau négatif à partir de 2018.
En 2020, malgré la surmortalité liée au Covid-19, les dépenses ont continué à progresser, et les recettes à baisser ; le système de retraites a enregistré un besoin de financement de 14 milliards d'euros, selon le rapport annuel 2022 du Conseil d'orientation des retraites (Cor). Mais avec la reprise de la croissance en 2021, son solde financier est redevenu excédentaire (de 900 millions d'euros). Les ressources du système de retraites se sont élevées à 346 milliards d'euros en 2021 (soit 13,8% du PIB), 79% d'entre elles provenant de cotisations sociales.
D'après les projections du Cor exposées dans son rapport annuel 2022, l'excédent du système de retraites s'amplifierait en 2022 puis se dégraderait entre 2023 et 2027 du fait de l'augmentation des dépenses.
Le Fonds de solidarité vieillesse (FSV) présente un déficit structurel depuis 2009, ses ressources étant systématiquement inférieures à ses dépenses. Il sert des prestations non contributives de solidarité, en particulier l'allocation de solidarité aux personnes âgées (Aspa, ex-minimum vieillesse) et la prise en charge des périodes de chômage.
Le fonds a enregistré un déficit de 1,5 milliard d'euros en 2021, dû principalement au niveau élevé de la dépense chômage. Il prévoit pour 2022 un excédent de 1,3 milliard lié à une meilleure situation de l'emploi et à des recettes accrues.