La dépense courante de santé au sens international (DCSi) correspond à la consommation finale effective de services sanitaires et de biens médicaux, qu’ils soient individuels (comme une consultation médicale) ou collectifs (une campagne de prévention, par exemple). Elle est qualifiée de "courante" car elle exclut tout ce qui n’est pas de la consommation, notamment les dépenses d’investissement ou les revenus de remplacement (tels que les indemnités journalières). La DCSi est le seul agrégat harmonisé au niveau international, permettant ainsi des comparaisons.
En France, la DCSi continue d'augmenter en 2021 en raison de la crise sanitaire liée à l'épidémie de Covid-19. Elle s'élève à 307,8 milliards d'euros, d'après une étude publiée en 2022 par la Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (Drees), soit une hausse de 9,8% par rapport à 2020. Elle représente 12,3% du produit intérieur brut (PIB) en 2021 (contre 12,4% en 2020 et 11,2% en 2019).
Parmi les pays de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), la France est l’un des pays qui consacre le plus de richesse à la dépense courante de santé : si l’on compare avec les autres pays développés, seuls les États-Unis et l’Allemagne dépensent davantage en 2021 (respectivement 17,8% et 12,8% de leur PIB, selon la Drees). La France mobilise par ailleurs un peu plus de richesse nationale pour la santé que l'Autriche (12,2%), le Royaume-Uni (11,9%), le Canada (11,7%) ou la Suède (11,4%).
Dans tous les pays de l'OCDE, hormis la Grèce, la DCSi a progressé entre 2010 et 2019, et même plus rapidement que le PIB pour une majorité d'entre eux. Avec une augmentation moyenne annuelle de 2% à partir de 2015, la France enregistre une hausse moins forte que des pays comme les États-Unis ou l’Allemagne (+4% en moyenne) car elle respecte l’Objectif national de dépenses d’assurance maladie depuis 2010.
Cette tendance prend fin avec la crise sanitaire, qui provoque une très forte croissance des dépenses de santé et un creusement des déficits. En 2020 et 2021, la DCSi augmente nettement dans la quasi-totalité des pays de l'OCDE. Aux États-Unis, cette hausse atteint +10,3% en 2020 puis +4,0% en 2021. En France, elle est plus faible en 2020 (+3,7%) mais s'accélère en 2021 (+9,8%). Elle s'élève à +7,4% au Royaume-Uni en 2021, après une augmentation record au sein de l'OCDE en 2020 (+15,7%). En Allemagne, la croissance des dépenses de santé reste stable et élevée (+6,3% en 2020 et +5,9% en 2021).