L'Union européenne a instauré une monnaie unique pour plusieurs raisons :
- lutter contre le coût des opérations de change qui entravait largement la libre circulation sur le territoire de l’Union. En effet, l’union monétaire est très vite apparue comme le complément logique de l’achèvement du marché intérieur. Étant donné l’importance du commerce intra-communautaire, les opérations de change alourdissaient les coûts des entreprises et renchérissaient les prix pour les consommateurs. Maximiser les bienfaits du marché unique impliquait donc une monnaie unique ;
- mettre fin aux mouvements erratiques des monnaies nationales des pays de l’UE et protéger le marché intérieur. La fin du système de changes fixes au début des années 1970 a conduit à une forte instabilité du système monétaire international. La déréglementation financière a par la suite facilité la spéculation sur les taux de change, avec pour conséquence des mouvements importants des monnaies européennes, pénalisant fortement les échanges et pesant sur le niveau des prix. Il s’agissait également de contrecarrer la puissance du dollar, seule monnaie véritablement internationale ;
- renforcer la compétitivité internationale des entreprises européennes en réduisant les coûts de leurs opérations transfrontières et en leur facilitant l’accès à un vaste marché de capitaux pour se financer.
La création de la monnaie unique contribue à approfondir l’intégration européenne en transférant un élément essentiel de la souveraineté des États à l’Union. L’adoption de la monnaie unique ouvre la voie à un approfondissement de la coopération dans d’autres domaines. L’euro a d’ailleurs déjà conduit à une plus grande coordination des politiques économiques nationales.
La décision de créer une monnaie unique relève en grande partie de la logique du spill over (engrenage) mise en avant par Jean Monnet dès le début de la construction européenne. Elle répond également à l’espoir des plus européens que cette union monétaire entraînera à terme une union politique.