Au sein de l’Union européenne, la diversité se manifeste dans de nombreux domaines :
- diversité linguistique : les pays de langues germaniques et anglo-saxonnes du nord de l’Europe , les langues latines et romanes du sud et les langues slaves dans l’est du continent ;
- diversité religieuse : si l’UE est majoritairement chrétienne, elle se partage entre catholiques, protestants, orthodoxes, et compte également de nombreux juifs et musulmans. Cette diversité culturelle et linguistique a été consacrée par le traité de Lisbonne, qui dispose que l’UE doit en respecter la richesse (art. 3 TUE) ;
- diversité de l’héritage politique : les pays qui ont adhéré à l'Union en 2004 et 2007 ont vécu au XXe siècle une histoire très différente de celle des pays de l’Ouest du continent (45 années de régime communiste). Par ailleurs, la mémoire des grands événements des siècles derniers se révèle souvent très différente à l’Est, dont le passé est marqué par l’appartenance aux empires austro-hongrois et ottoman ;
- diversité de culture économique : les pays libéraux qui ont une forte tradition de libre-échange (Allemagne, Pays-Bas…) se distinguent de ceux plus protectionniste (la France, notamment) ; entre les pays très attachés à l’orthodoxie budgétaire (Allemagne, Autriche, Finlande, Pays-Bas, États baltes notamment) et ceux plus favorables à la dépense publique (Grèce, Italie, France...) ;
- diversité culturelle et sociétale entre les pays de tradition libérale sur le plan de la société (mariage homosexuel depuis le début des années 2000 aux Pays-Bas et en Belgique, drogues douces en vente libre aux Pays-Bas, euthanasie dépénalisée aux Pays-Bas et en Belgique depuis 2001 et 2002) et les pays plus conservateurs (IVG interdite à Malte, soumise à des conditions très restrictives en Pologne et dépénalisée seulement en mai 2018 en Irlande) ; enfin, du point de vue des origines, les sociétés sont nettement plus mixtes en Europe de l’Ouest qu'à l’Est.
Aux oppositions classiques entre États membres s'est ajouté un nouveau clivage Est-Ouest concernant la crise migratoire de 2015-2016. Certains pays d’Europe centrale et orientale ont refusé d’appliquer la directive sur la relocalisation des réfugiés. L'accueil des réfugiés n’a pas été facile non plus dans les pays de l’ouest de l’Europe. Cela s’est souvent traduit par des crispations identitaires.
Le plan de relance européen arrêté le 21 juillet 2020 pour surmonter la crise sanitaire a également conduit à des oppositions entre les États membres : la Pologne et la Hongrie ne veulent pas que les aides soient conditionnées au respect de l’État de droit, et s’opposent aux États membres du nord qui acceptent le plan en contrepartie de réformes.