Il n’existe pas à proprement parler une politique étrangère européenne. Chaque État membre de l’Union européenne (UE) conserve l’essentiel de ses pouvoirs dans la conduite de sa politique étrangère.
Cependant, le traité de Maastricht (1992) a institutionnalisé une politique étrangère et de sécurité commune (PESC), régie par des procédures intergouvernementales. Elle se distingue nettement des politiques de l’Union dans lesquelles les États délèguent à l’UE une partie ou la totalité de certaines de leurs compétences. La plupart des décisions concernant la PESC sont prises à l’unanimité.
Depuis le traité de Lisbonne, le Haut représentant de l'Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité conduit la politique extérieure de l'UE.
La PESC consiste avant tout à coordonner les politiques étrangères des États membres : elle prévoit des échanges d’information et des consultations mutuelles entre chancelleries, l’harmonisation des points de vue et des actions diplomatiques concertées. Elle a pour objectif de susciter l’émergence de principes communs avec, éventuellement, des dispositions opérationnelles pour leur mise en œuvre.
Parce qu’elle repose sur la coordination des politiques étrangères des États membres, la PESC n’est pas une politique étrangère unique et les divergences d’approche entre États membres sont nombreuses. Les dissensions lors de la guerre en Irak en 2003, par exemple, ont révélé l’ampleur de ces difficultés puisque les Européens ne sont pas parvenus à afficher une position commune, ce qui constituait pourtant la base de la PESC. Plus récemment, en 2018, face à la décision du président des États-Unis de transférer l’ambassade américaine en Israël de Tel-Aviv à Jérusalem, certains pays de l’Union ont boycotté l’inauguration de l’ambassade, tandis que d’autres ont envoyé des représentants à la cérémonie (Autriche, Hongrie, République tchèque, Roumanie).
En outre, une politique étrangère doit s’appuyer sur une capacité de défense qui fait défaut à l’UE. Les forces armées de la plupart de ses membres sont intégrées dans l’OTAN. Mais certains États sont neutres et souhaitent le rester (Autriche, Finlande, Irlande, Malte, Suède). En outre, un pays, la France, dispose d’une force de frappe nucléaire, ce qui rend difficile une harmonisation des stratégies militaires. Enfin, le contexte budgétaire difficile de l’UE pèse sur les dépenses militaires.