Les lois Ferry, adoptées en 1881 et 1882, s’inscrivent dans un mouvement général porté par les républicains au pouvoir. Ce mouvement consiste à libérer progressivement l’enseignement de l’influence de l'Église.
On peut notamment retenir :
- la loi du 9 août 1879 sur l’établissement des écoles normales primaires, qui impose la création d’écoles normales dans chaque département, pour assurer la formation d’instituteurs laïques destinés à remplacer le personnel des congrégations ;
- la loi du 27 février 1880 relative au Conseil supérieur de l’instruction publique et aux conseils académiques, qui en exclut les personnalités étrangères au monde de l’enseignement ;
- la loi du 18 mars 1880 relative à la liberté de l’enseignement supérieur réserve aux établissements publics les noms de facultés et d'universités. Le projet initial comprenait un article 7 visant à empêcher les membres des congrégations non autorisées à participer à l’enseignement, qu’il soit public ou libre, primaire, secondaire ou supérieur. Cette disposition a finalement été rejetée par le Sénat et par la Chambre des députés.
Jules Ferry est ministre de l'instruction publique de février 1879 à novembre 1883 (tout en restant ministre, il est à deux reprises aussi président du Conseil). Les lois Ferry posent les fondements de l’école républicaine française : une école laïque, gratuite et obligatoire pour tous :
- la loi du 16 juin 1881 établissant la gratuité absolue de l’enseignement primaire dans les écoles publiques rend l’école publique accessible à tous les enfants, indépendamment de leur origine sociale et des revenus des parents ;
- la loi du 16 juin 1881 relative aux titres de capacité de l’enseignement primaire exige que les instituteurs obtiennent un brevet de capacité pour pouvoir enseigner dans les écoles élémentaires ;
- la loi du 28 mars 1882 sur l’enseignement primaire obligatoire affirme l’obligation de l’enseignement primaire pour les enfants des deux sexes, de 6 à 13 ans. Cette nouvelle obligation vient confirmer un mouvement de scolarisation de masse, à l’œuvre depuis quelques années. La loi Camille Sée du 21 décembre 1880 organisait déjà l’enseignement secondaire des jeunes filles. L'obligation posée en 1882 s'avère néanmoins déterminante pour une grande partie des filles et des enfants de la campagne, autrefois privés d'école pour se consacrer aux activités ménagères ou au travail des champs.
Les lois Ferry sont suivies en 1886 par une loi sur l’organisation de l’enseignement primaire visant à écarter les religieux de l’enseignement public. Elle impose la laïcisation progressive du personnel des écoles publiques.