La volatilité électorale (ou mobilité électorale) désigne une variation de l'expression des préférences partisanes entre les deux tours d'une même élection ou entre deux élections consécutives ou concomitantes.
Cette expression est utilisée dès les années 1970 pour qualifier l'instabilité du vote. Elle remet en cause le vote de classe comme seul outil de lecture des clivages politiques.
Ce phénomène s'exprime principalement par la proportion d'électeurs passant de gauche à droite ou vice versa. Néanmoins, l'étude de la volatilité électorale nécessite une observation plus large des comportements électoraux. Le vote intermittent consiste à passer d'un vote actif à l'abstention. Le vote utile, quant à lui, consiste à se rallier à un candidat par défaut, voyant que celui-ci bénéficie d'une dynamique particulière, peu de temps avant le scrutin.
Jusqu'aux années 1970, le comportement électoral de la plupart des électeurs est caractérisé par une importante stabilité, chaque électeur ayant tendance à voter systématiquement pour le même parti. Le politiste Georges Lavau attribue ainsi une "fonction tribunitienne" au Parti communiste, pour décrire sa capacité à représenter et défendre les intérêts de la classe ouvrière. Trente ans plus tard, c'est le Front national (actuel Rassemblement national) qui devient hégémonique dans les milieux populaires.
Le déclin des partis politiques traditionnels s'explique par la diversification du corps électoral et l'apparition de nouvelles variables culturelles et socioéconomiques ayant une influence sur le vote. Peu à peu, la loyauté partisane s'est affaiblie au profit d'une individualisation du vote.
Les scrutins de ces dernières décennies ont montré que la position géographique (fait d'habiter en zone rurale, urbaine ou péri-urbaine), les caractéristiques de l'habitat (individuel ou collectif), le niveau de diplôme ou encore la situation familiale avaient une influence sur les choix électoraux.
À chaque scrutin, la volatilité électorale remet en cause la fiabilité des sondages. L'incertitude des résultats est d'autant plus forte que les comportements électoraux (abstention, report de voix, etc.) sont nombreux et interchangeables.