Pour être éligible, il faut être électeur, ce qui exclut les mineurs, les personnes privées de leurs droits civiques en raison de condamnations pénales, les étrangers non ressortissants de l’Union européenne.
Mais tous les électeurs ne sont pas éligibles. Certaines restrictions visent :
- l’âge : il faut, par exemple, avoir 24 ans pour être candidat aux élections sénatoriales ;
- le territoire : certains agents territoriaux sont inéligibles au sein de la commune dans laquelle ils exercent leur activité. Cette restriction anticipe de possibles conflits d’intérêts (par exemple, le salarié d’une commune peut difficilement en être aussi le maire). S’il existe de nombreux fonctionnaires territoriaux parmi les élus locaux (ils en ont par hypothèse la compétence et le goût), la collectivité qu’ils pilotent ne peut être celle au sein de laquelle ils travaillent.
La notion juridique d’éligibilité permet de tracer une frontière simple entre ceux qui peuvent se présenter à une élection et ceux qui ne le peuvent pas, mais sa déclinaison sociologique est plus subtile. Les sociologues parlent du "capital d’éligibilité" pour désigner le volume des ressources dont dispose un individu pour se faire élire : position sociale, rapport au territoire de l’élection, et même variables comme l’âge, le genre, l’origine ethnique. En ce sens, on dira d’un autochtone très connu dans sa commune qu’il bénéficie d’un capital d’éligibilité plus grand que quelqu'un qui vient d’arriver et qui ne s’y investit pas.