L’hypothèse du vote sur étiquette suppose une forte loyauté de l’électeur envers la formation politique qu’il souhaite soutenir. Ce comportement était particulièrement visible au lendemain de la Second Guerre mondiale et jusqu’aux années 1990, les partis politiques bénéficiant d’une grande légitimité.
Dans un ouvrage paru en 1996, le politologue Daniel Gaxie parle de "collectivisation de l’activité politique" pour désigner la dépendance des professionnels de la politique vis-à-vis de leur parti. Les partis politiques sélectionnent les candidats aux élections, leur attribuent les ressources pour faire campagne, établissent les programmes, etc. La discipline de vote, symbole de cette dépendance, témoigne de l’importance de l’étiquette politique auprès de l’électorat.
Les partis politiques semblent occuper une place secondaire dans la structuration du champ politique. Les partis politiques ne parviennent plus à régir la vie politique nationale, les scrutins tendent à se territorialiser. Dans le même temps, des personnalités politiques font le choix de quitter les grandes formations politiques. Certains candidats préfèrent ne pas afficher leur étiquette partisane.
L'étiquette politique reste cependant importante lors de certaines élections. Par exemple, lors des élections législatives de 2017, nombreux candidats LREM qui débutaient en politique ont été élus pour leur appartenance au parti d'Emmanuel Macron.
Le vote par étiquette est aussi concurrencé par d’autres types de comportements comme la volatilité électorale.