La croissance économique d'un pays est l'augmentation durable de la production nationale (son produit intérieur brut, PIB), à la différence de l'expansion qui en est une augmentation de courte durée. Les transformations techniques, sociales et démographiques qui accompagnent la croissance économique désignent le développement, traduisant l'aspect qualitatif de la croissance.
En augmentant le nombre de biens et services disponibles, la croissance améliore le bien-être des populations, mais elle peut aussi avoir des effets négatifs comme la pollution, la destruction des ressources ou l'augmentation des inégalités.
Selon l'économiste Kuznets, pour avoir une véritable croissance, il faut que le taux de croissance économique soit supérieur à celui de la démographie, le taux de croissance par tête est alors positif.
La croissance est un phénomène récent : avec le début de la révolution industrielle au 18e siècle, le taux de croissance économique commence à dépasser celui de la démographie pour ensuite croître très rapidement. Avant, le niveau de vie des sociétés, presque exclusivement rurales, n'a que peu évolué.
La croissance économique est favorisée par :
- la disponibilité et la flexibilité des facteurs de production ;
- la croissance démographique, notamment de la main-d'œuvre qualifiée ;
- l'accumulation du capital technique ;
- le progrès technique et les innovations ;
- la qualité de la gouvernance politique, économique et administrative...
Si la croissance résulte de l'augmentation quantitative des facteurs de production (plus de main-d'œuvre ou de capital technique) elle est dite extensive. Si elle découle d'une combinaison plus efficace des facteurs, elle est dite intensive : elle résulte de gains de productivité. Dans la plupart des cas, plus un pays est riche, moins sa croissance est forte.
Selon les théories traditionnelles (Schumpeter, Solow), l'augmentation de la population et le progrès technique (via des innovations et des gains de productivité) stimulent la demande de biens de consommation et d'équipement, la production s'accroît. Dans ces théories, le progrès technique reste exogène et inexpliqué.
Selon les nouvelles théories de la croissance (associés aux économistes Paul Romer et Robert Lucas), le progrès technique est le produit du comportement et des décisions des agents économiques. Les agents accumulent des connaissances et des savoirs qui génèrent ensuite des innovations, le progrès technique devient endogène. Les économistes parlent d'externalités positives engendrées par l'investissement dans l'éducation, des infrastructures de recherches efficaces et la formation.
La finitude des ressources naturelles (énergie, métaux précieux...) et les pertes d'énergie (principe général d'entropie) de tout processus productif remettent en cause l'idée d'une croissance économique sans limites. Les premières critiques du modèle actuel de croissance sont apparues dans les années 1970 avec les travaux des économistes du Club de Rome.
Aujourd'hui, la dégradation de l'environnement et le réchauffement climatique favorisent des approches comme celles de la croissance responsable et durable, de la sobriété, voire de la décroissance. Pour d'autres, la croissance demeure nécessaire à la réduction de la pauvreté dans le monde ; ils tablent sur l'inventivité humaine pour contredire les prédictions de bornes au développement.