L'activité économique d'un pays se mesure essentiellement grâce à l'évolution de la production. Celle-ci varie et met en évidence une succession de phases où l'activité est plus ou moins importante. Si la conjoncture économique commence à se retourner, on parle de crise. La crise marque la fin d'une période d'expansion et l'entrée en situation de récession.
Une récession correspond à une phase de chute du taux de croissance (diminution de l'activité économique) ou à son maintien à un niveau très faible. Cette notion peut parfois être employée pour décrire un simple ralentissement du rythme de la croissance économique : la production continue à augmenter mais à un rythme moins rapide.
On utilise également une définition plus précise selon laquelle un pays entre officiellement en récession lorsqu'il connaît un taux de croissance négatif du PIB au moins deux trimestres consécutifs. Si les périodes de ralentissement économique sont fréquentes, les récessions sont en revanche beaucoup plus rares. Depuis les années 1950, la France n'a connu que quatre récessions consécutives à des crises économiques :
- 1975 : -1% ;
- 1993 : -0,6% ;
- 2009 : -2,9%
- 2020 : -7,8%.
Si le ralentissement de l'activité économique prend un caractère cumulatif et n'est pas enrayé, la récession peut alors déboucher sur une dépression.
Une dépression correspond à une baisse forte et durable de la production et de la consommation. Elle engendre une contraction du produit intérieur brut pendant au moins plusieurs années. Il n'existe pas de critères explicites permettant de délimiter précisément une période de dépression.
Une dépression conduit à de graves problèmes économiques comme la multiplication du nombre de faillites et l'apparition d'un chômage de masse. À la suite du krach financier de 1929 aux États-Unis, l'économie mondiale a subi une très grave dépression (La Grande dépression). Plus récemment, la crise financière mondiale de 2008 – la plus grave depuis les années 1930 – a un temps fait planer la menace d'une nouvelle dépression.
L'analyse de la conjoncture révèle l'existence de cycles plus ou moins longs, qui suivent tous le même schéma : une phase d'expansion suivie d'une phase de crise (retournement de la conjoncture), puis de récession, voire de dépression, avant qu'une nouvelle phase de reprise prenne le relais. La crise apparaît ici comme une phase nécessaire après une période de surchauffe et d'emballement.
Selon Joseph Schumpeter, la crise s'explique par l'épuisement du progrès technique appliqué sans que des nouvelles technologies n'aient permis un nouveau cycle d'expansion. En revanche, selon l'analyse keynésienne, la crise est due à une surproduction et une insuffisance de la demande qu'il faut alors stimuler.