Le revenu national est partagé entre deux affectations : la consommation et l'épargne. Pour le bon fonctionnement économique, les deux grandeurs doivent être à leur juste niveau. La détermination de ce niveau dépend du cadre théorique utilisé.
Selon la comptabilité nationale et en l'absence de relations avec l'extérieur, la production nationale est entièrement distribuée sous forme de revenus aux agents économiques. Ces revenus sont soit consommés, soit épargnés. Au niveau macroéconomique, l'épargne (la consommation) correspond à la somme de l'épargne (des consommations) des ménages, des entreprises et des administrations. Par ailleurs, la comptabilité nationale distingue deux notions de revenu pour les ménages :
- le revenu disponible brut comprend tous les revenus reçus par les ménages (à l'exception des transferts sociaux en nature), plus les intérêts, moins les impôts sur le revenu et toutes les cotisations sociales versées. Le revenu disponible brut est la somme de la dépense de consommation finale des ménages et de leur épargne ;
- le revenu disponible brut ajusté qui ajoute au revenu disponible brut les transferts sociaux en nature. Il est alloué à la consommation effective et à l'épargne.
Les interactions entre épargne et consommation varient selon les approches théoriques.
La loi de Say ou la "loi des débouchés" nie la possibilité de toute crise de surproduction généralisée. Ainsi, les produits s'échangent contre des produits. L'offre crée sa propre demande. Le niveau d'épargne est déterminé grâce au libre jeu du taux d'intérêt (condition essentielle) : plus ce dernier est élevé, plus il favorise la constitution d'épargne. Le taux d'intérêt compense ainsi le sacrifice de la renonciation à consommer.
Un financement sain de l'investissement repose sur une épargne préalable d'un montant équivalent (Friedrich Hayek). La thésaurisation, au-delà de ce qui est nécessaire pour mener les transactions, est jugée irrationnelle : l'épargne trouve toujours l'investissement correspondant.
Les économistes keynésiens proposent une lecture différente des relations entre épargne et investissement. L'épargne est la part du revenu qui n'est pas consommée. La hausse de l'épargne restreint la consommation et par conséquent les débouchés des entreprises, ce qui réduit les incitations de ces dernières à investir.
Il est donc préférable qu'une partie de l'investissement soit financée par la création monétaire. L'accélération de la croissance économique qui en résulte permet ensuite une hausse des revenus et donc de l'épargne, et rend possible le remboursement des crédits initiaux. D'après cette analyse, c'est l'investissement qui détermine le niveau de l'épargne.
À long terme, il faut prendre en compte un grand nombre de variables dont l'influence est difficile à quantifier car elle dépend des anticipations des agents, confrontés à de nombreuses incertitudes (durée de vie, capacités d'endettement, évolutions de la fiscalité).
Dans le cadre du cycle de vie (Franco Modigliani), le taux d'épargne dépend principalement des taux de croissance économique, des taux de rendement du patrimoine (qui influencent le revenu) et du taux de croissance démographique. Les ménages s'endettent en début de vie active puis ils épargnent pour rembourser leurs dettes et se prémunir contre la baisse de revenu consécutive à la retraite. Plus le nombre d'inactifs est bas, plus le niveau d'épargne sera élevé.