Le coût du travail (ou coût salarial) correspond à l’ensemble des dépenses liées à l’utilisation du facteur travail. Il s’agit de la somme des dépenses effectuées par une entreprise en contrepartie du travail fourni par son ou ses salarié(s). Les sommes perçues par les salariés avant impôt constituent le salaire net (y compris primes et congés payés). Le salaire brut est obtenu en ajoutant les cotisations sociales salariales. Enfin, le salaire super brut est obtenu en prenant également en compte les cotisations sociales patronales ; il correspond au coût total pour l’employeur.
Outre le salaire et les cotisations salariales et patronales, le coût du travail comprend également les frais de formation professionnelle, les autres dépenses et les taxes sur les salaires, déduction faite des subventions perçues. En 2018, en France, les cotisations sociales et les autres coûts à la charge de l’employeur représentaient en moyenne 45,4% du salaire brut dans les établissements dépendant d’entreprises de 10 salariés ou plus (source : Insee).
Le coût du travail peut s’exprimer de différentes manières. On peut calculer le coût salarial par heure travaillée (coût salarial horaire) ou bien sur l’année (coût salarial annuel). Ces mesures prennent différemment en compte le temps partiel, les heures supplémentaires et le nombre de jours travaillés par an. Le coût du travail peut être mesuré au niveau d’une entreprise, d’une branche ou de la nation.
Le coût salarial unitaire réel permet d’effectuer des comparaisons internationales, en tenant compte des différences de productivité du travail et des prix. Il se calcule en divisant le coût salarial réel (coût salarial divisé par l’indice des prix) par les quantités produites. Le résultat obtenu est le coût salarial par unité produite.
Dans le contexte de la mondialisation, le coût du travail est un facteur déterminant, car il a une influence sur la compétitivité des entreprises et des économies nationales. Il est aussi utilisé par les multinationales lorsqu’elles envisagent d’investir à l’étranger. Toutefois, un coût du travail élevé ne constitue pas nécessairement un obstacle à la compétitivité, si les salariés sont plus productifs (productivité du travail élevée), s’ils produisent des biens de meilleure qualité ou s’ils possèdent des compétences spécifiques.
Un coût du travail élevé est considéré par certains économistes comme un facteur explicatif du chômage, en particulier pour les emplois peu ou pas qualifiés. Le coût du travail peut inciter l’entreprise à limiter les embauches, à délocaliser ses usines dans des pays où la main-d’œuvre coûte moins cher ou à faire le choix de la robotisation contre l’emploi. Plusieurs réformes, comme le crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE), entré en vigueur en 2013, ont diminué les cotisations patronales pour les employés gagnant jusqu’à 1,6 SMIC. Ces mesures entraînent un manque à gagner pour la sécurité sociale qui doit être compensé par les autres travailleurs.