Qu'est-ce qu'un réfugié climatique ?

Relations internationales

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En détail

Un réfugié climatique est une personne contrainte de quitter son pays du fait d’une catastrophe climatique ou plus précisément du réchauffement climatique affectant son lieu de vie. Le "réfugié climatique" est ainsi inclus dans une catégorie plus vaste, celle des "réfugiés environnementaux". Un rapport du Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE) de 1985 définit ces derniers comme des personnes forcées de quitter leur habitat de façon temporaire ou permanente, en raison d’une rupture environnementale (d’origine naturelle ou humaine) mettant en péril leur existence ou affectant sérieusement leur qualité de vie.

Si les migrations liées à des transformations environnementales ne sont pas nouvelles, la catégorie de "réfugié climatique" comprend un nombre croissant de personnes du fait de l’intensification des phénomènes climatiques extrêmes. D'après l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), les catastrophes climatiques pourraient ainsi provoquer le déplacement d’environ 250 millions de personnes d’ici 2050. Parmi les régions à risque, on peut notamment citer l’Afrique subsaharienne du fait des sécheresses, l’Asie du Sud et du Sud-Est exposée aux typhons et tsunamis, ou encore les petits États insulaires face à la montée du niveau des mers.

Malgré une préoccupation croissante depuis les années 1980, aucune convention ne propose de définition juridique précise. Bien plus, l’expression de "réfugié climatique" apparaît comme un abus de langage. En effet, le terme de réfugié est jusqu'à présent réservé aux personnes menacées de persécutions selon la Convention de Genève de 1951, dont découle une protection juridique. Par ailleurs, le terme de réfugié implique de quitter son pays d’origine, alors que la majorité des migrations climatiques sont aujourd'hui des déplacements internes. Enfin, le lien entre changement climatique (tsunamis, montée des eaux, désertification...) et migrations fait débat. Plusieurs chercheurs postulent que la dimension économique de ces départs impose bien souvent de ne pas imputer la migration à la seule dégradation des conditions environnementales. Ils montrent ainsi que le changement climatique n’est pas en soi producteur de migrations, mais qu’il aggrave des conditions de vie difficiles.

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