L'IPBES est un organe intergouvernemental créé en 2012. La plateforme n'est pas un organisme des Nations Unies mais le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE) assure des activités de secrétariat pour la plateforme.
L'IPBES siège à Bonn (Allemagne) et compte plus de 130 États membres.
À l'origine de cette plateforme, on peut citer la Convention sur la diversité biologique de 1992 qui avait pointé un déficit de connaissances sur l’ampleur de l’érosion de la biodiversité. En 2005, le secrétaire général de l’Organisation des Nations unies (ONU), Kofi Annan, commande une étude : l’Évaluation des écosystèmes pour le millénaire. Cette étude montre l’impact de l’activité humaine sur les écosystèmes et sur le capital naturel de la planète, alertant sur la situation pour les générations futures. Ses conclusions encouragent la mise en place d’une gouvernance mondiale sur la biodiversité.
L'IPBES a pour mission de constituer une interface entre la communauté scientifique et les gouvernants. Elle contribue ainsi à la prise de décisions par la diffusion d'une connaissance pluridisciplinaire sur la biodiversité et les écosystèmes. On la désigne parfois comme "le GIEC de la biodiversité".
L'organisation de l'IPBES s'inspire également de celle du GIEC :
- le secrétariat ou bureau, composé de 10 membres (deux représentants par région, suivant le découpage de l'ONU) assure les tâches administratives et financières ;
- la plénière, composée des États membres et d'observateurs (ONG, représentants d’accords multilatéraux comme la Convention sur la diversité biologique, représentants de communautés autochtones...) est l'organe décisionnel ;
- un groupe d'experts multidisciplinaire, composé de 25 membres, assure les aspects scientifiques.
En mai 2019, l’IPBES publie le premier rapport d’évaluation mondiale sur la biodiversité et les services écosystémiques, fondé sur 15 000 références scientifiques et gouvernementales. Il révèle un taux d’extinction des espèces sans précédent et établit que la santé des écosystèmes dont dépend l’humanité pour sa survie se dégrade plus vite que jamais.
Les deux rapports publiés en juillet 2022, l'un sur la surexploitation d'espèces sauvages, l'autre sur les valeurs et l'évaluation de la nature, ont alimenté les réflexions de la COP 15 sur la biodiversité organisée en décembre 2022 au Canada. À l'issue de cette conférence, l'accord signé par les 195 pays plus l'Union européenne prévoit notamment de protéger 30% de la planète d'ici 2030 et de restaurer 30% des écosystèmes.