Quels sont les facteurs de l’augmentation du nombre des États depuis 1945 ?

Relations internationales

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En détail

Le nombre d’États dans le monde a presque quadruplé depuis 1945. À titre de repère, les Nations unies en comptaient 51 à leur création, et en dénombrent aujourd’hui 193, depuis l’adhésion du Soudan du Sud en 2011.

Cela s’explique d’abord par la généralisation du modèle étatique, en regard du déclin des empires. Ce phénomène est illustré par le démembrement des vastes empires austro-hongrois et ottoman, à l’issue de la Première Guerre mondiale.

Ensuite, un des principaux facteurs de la fragmentation de la scène internationale a été la décolonisation et donc l’accession à l’indépendance de nouveaux États par un processus de sécession – l’État originel se maintient mais perd une partie de son territoire au profit d’un nouvel État. Cette dynamique repose sur le principe d’autodétermination promu par l’ONU. Le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, et donc à déterminer librement leur statut politique, est en effet proclamé dès le premier article de la Charte, puis repris au fondement de résolutions historiques de l’Assemblée générale, comme la résolution 1514 adoptée en 1960 (Déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et aux peuples coloniaux). Cette séquence profite du discours anti-colonial tenu par les deux grandes puissances de la Guerre froide.

Outre la décolonisation, des conflits politiques ou ethniques ont abouti à la création de nouveaux États. On songe ici à la scission en 1993 de la Tchécoslovaquie en deux États indépendants, la République tchèque et la Slovaquie. Cela apparaît comme une modalité de résolution des différends. Les exemples les plus récents sont le Soudan du Sud et le Kosovo. Plus largement, la partition sur une base ethnique repose sur la généralisation du modèle de l’État-Nation. On peut enfin noter l’éclatement de l’URSS et l’accession à l’indépendance de nouvelles républiques.

À l’inverse, la fusion d’États, à savoir la volonté de ne former qu’une seule entité souveraine, est plus rare (exemple de la Syrie et de l’Égypte rassemblées au sein de la République arabe unie entre 1958 et 1961).

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