Issue du cycle naturel de l'eau (la pluie alimente les cours d'eau et les lacs, ou s'infiltre dans les nappes phréatiques), la ressource en eau renouvelable en France a diminué de 14% en quinze ans. Une note de France Stratégie, publiée le 18 avril 2024, analyse sur sept bassins versants l'état des connaissances de la demande en eau en 2020, c'est-à-dire :
- les consommations, à savoir la part des prélèvements ne retournant pas au milieu naturel (cours d'eau ou nappes) ;
- les prélèvements, définis comme les "volumes d’eau douce extraits définitivement ou temporairement d’une source souterraine ou de surface et transportés sur leur lieu d’usage." Après utilisation, une fois assainie, l'eau peut être à nouveau prélevée.
L'énergie en tête des prélèvements
30 milliards de mètres cubes (m3) d'eau ont été prélevés en 2020 dans l'hexagone et en Corse (82% dans les lacs et rivières, 18% dans les eaux souterraines).
Les prélèvements sont effectués à 47% pour la production d'énergie et sont particulièrement élevés en présence des centrales nucléaires (80% dans le bassin Rhône-Méditerranée).
Les canaux (18%) dans le nord et l'est, et l'eau domestique (14%) suivent en deuxième et troisième places. Le prélèvement pour l'irrigation des cultures, évalué à 3,3 milliards de m3 en 2020, serait sous-estimé selon la note.
Tout prélèvement, souligne France Stratégie, qu'il soit restitué au milieu naturel ou non, a un effet sur l'environnement, notamment en termes de :
- pollution, par de la matière organique, des polluants chimiques (eaux industrielles, par exemple)… ;
- température quand l'eau utilisée dans les circuits de refroidissement énergétiques et industriels est réchauffée et peut devenir impropre à d’autres utilisations.
L'irrigation agricole représente près des deux tiers de la consommation d'eau
En 2020, les consommations d'eau ont dépassé les 4,4 milliards de m3 (5,4 milliards de m3 si l'on prend en compte les retenues d'eau artificielles). La répartition selon les secteurs est différente de celle des prélèvements :
- près des deux tiers des eaux consommées sont utilisées pour l’irrigation agricole en particulier dans le sud et l'ouest de la France : irrigation de surface via des canaux, aspersion avec des arroseurs (sur 87% des surfaces), micro-irrigation ;
- 14% pour le secteur de l'énergie ;
- 12% pour l'eau domestique ;
- 9% dans le secteur industriel (agroalimentaire, chimie-pharmacie) et la construction.
