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Diplomatie culturelle européenne : le "soft power", un vecteur des relations extérieures de l'UE

Temps de lecture  3 minutes

Par : La Rédaction

En 2007, l'Union européenne (UE) adoptait une communication relative à un agenda européen de la culture à l'ère de la mondialisation. Conseil européen et Commission ont depuis souligné le potentiel diplomatique des relations culturelles. Le Comité économique et social européen (CESE) analyse les possibilités d'une diplomatie culturelle européenne.

Dès 2007, un agenda européen de la culture à l'ère de la mondialisation propose de renforcer les mécanismes de coopération entre États membres.

En 2016, la Commission européenne publie une communication conjointe au Parlement européen et au Conseil "Vers une stratégie de l'UE dans le domaine des relations culturelles internationales", qui distingue trois champs d'action :

  • le développement socio-économique axé sur les politiques culturelles ;
  • un dialogue interculturel favorisant la paix et la stabilité ;
  • la protection du patrimoine culturel (zones de catastrophes naturelles, guerres, trafics).

Le Parlement européen regrette dans une résolution de juillet 2017 l'absence, dans cette communication, d'une véritable stratégie de diplomatie culturelle européenne.

Des conclusions du Conseil précisent cette approche culturelle :

  • cadre d'action de l'UE dans les relations culturelles internationales (2019) ;
  • dimension culturelle du développement durable (2020) ;
  • approche de l'UE à l'égard du patrimoine culturel en période de conflit et de crise (2021).

La diplomatie culturelle européenne aurait toutefois besoin d'une structure et d'un cadre plus solides, comme l'explique le Comité économique et social européen (CESE) dans un avis en date d'octobre 2022 qui laisse entrevoir la mise en place d'un soft power (pouvoir de convaincre) européen.

Mener des projets pilotes vers les Balkans occidentaux, la Méditerranée et le Proche-Orient

Le CESE estime qu'il faut renforcer, dans les zones de catastrophes naturelles, de crises et de conflits, les actions de protection, de restauration et de reconstruction du patrimoine en :

  • formant des opérateurs locaux ;
  • développant les capacités des institutions et organisations de la société civile locales.

L'avis suggère de lancer des projets pilotes d'une ampleur significative dans plusieurs régions :

  • Balkans occidentaux ;
  • Méditerranée ;
  • Proche-Orient.

Afin d'élaborer une plateforme des relations culturelles internationales de l'UE, le CESE recommande d'établir un inventaire des initiatives existantes aux niveaux :

  • des institutions européennes ;
  • des États ;
  • des organisations de la société civile au sein de l'UE et des partenariats internationaux.

Élaborer une stratégie de politique culturelle globale

Le CESE suggère d'adopter dès à présent un plan d'action stratégique pluriannuel, doté de ressources financières, coordonné par le Service européen pour l'action extérieure (SEAE), le service diplomatique de l'UE. Il aboutirait à un meilleur lien entre les politiques et les structures de la Commission et des États membres et permettrait la mise en relation de différents acteurs culturels pour mener des activités avec succès.

La création au sein du SEAE d'une structure s'appuyant sur un envoyé spécial de l'UE pour les relations culturelles permettrait l'élaboration d'une stratégie politique globale dotée du budget adéquat. Cet envoyé spécial serait à même de constituer un réseau avec les États membres et les organisations concernées.

Au niveau local, des délégations de l'UE recevraient des outils et des enveloppes budgétaires plus modestes afin de développer des actions.