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© Julien Eichinger - stock.adobe.com

Service diplomatique de l'UE : un bilan positif mais des faiblesses de fonctionnement

Temps de lecture  3 minutes

Par : La Rédaction

Dans le cadre de la politique étrangère et de sécurité commune, l'appareil diplomatique de l'Union européenne (UE) joue un rôle important de coordination entre les institutions de l'UE. Or, malgré un bilan positif dans l'ensemble, des problèmes de systèmes d'information, de communication et de gestion des personnels se posent.

Le Service européen pour l’action extérieure (SEAE) est, depuis 2010, le service diplomatique de l’UE. Il soutient le haut représentant de l’Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité qui est également vice-président de la Commission. Le SEAE siège à Bruxelles et 145 délégations de l’UE lui sont rattachées à travers le monde.

Le SEAE collabore avec la Commission européenne et le Conseil européen pour mettre en œuvre la politique étrangère et de sécurité commune (PESC) laquelle a pris de l'importance depuis le début de la guerre en Ukraine. La Cour des comptes européenne a donc consacré un rapport spécial, en date du 30 janvier 2024, sur le rôle de coordination du Service européen pour l’action extérieure.

Des problèmes sur les outils de gestion de l'information

La Cour des comptes relève qu’à l’heure actuelle, certains outils indispensables de gestion de l’information font encore défaut :

  • une plateforme collaborative ;
  • une plateforme de gestion des connaissances "éparpillées" et difficilement accessibles aux délégations ;
  • une plateforme de conservation des documents qui nécessite un outil de recherche puissant, les informations "provenant des quatre coins du monde."

Les outils disponibles compliquent le partage d’informations sensibles. Trop complexes, peu conviviaux, ces outils conduisent certaines délégations à recourir à des services de messagerie instantanée du marché.

Une coordination imparfaite

Les agents des délégations sont quasi quotidiennement en rapport avec leur responsable de bureau, au siège. Le recours à la visioconférence, depuis le Covid-19, facilite les échanges.

La Cour constate toutefois que "les modalités de travail font défaut" pour le retour d’informations du siège sur les plans de gestion annuels présentés par les délégations, d’où des avis divergents sur leur utilité.

Les délégations contribuent à la politique étrangère de l’UE par le biais de rapports politiques, communiquant au siège des informations d’intérêt : politique locale, sécurité, développement économique… Ces rapports comportent des recommandations stratégiques ou d’action. Or, le retour d’informations du siège n’est pas systématique.

 

 

Enfin, les délégations peuvent être chargées d’accomplir des missions de représentation diplomatique ou de prise de contact. Celles-ci sont "effectuées dans les délais", sans toujours remonter au siège, malgré les lignes directrices.

Par ailleurs, la coordination avec la Commission s’accomplit à divers niveaux. Pour sa part, le haut représentant participe aux travaux du Conseil européen. Le SEAE doit donc y contribuer si nécessaire. En outre, le haut représentant préside les sessions du Conseil Affaires étrangères (CAE).

La Cour recommande d’améliorer la coordination interinstitutionnelle (Commission et Conseil) en amont des réunions du CAE, ce qui suppose la mise en place d’outils communs pour les briefings, actuellement inexistants.

Un problème d’effectifs dans les délégations

Toutes les politiques européennes ont désormais "une dimension extérieure significative" ce qui implique des effectifs en conséquence.

Mais, 60% des ambassadeurs interrogés jugent que les ressources humaines du SEAE en poste dans leur délégation ne sont pas proportionnées aux missions. Le sous-effectif vaut en particulier pour les sections "politique, presse et information."