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COP15 biodiversité : l'accord de Montréal pour protéger 30% de la planète d'ici à 2030

Temps de lecture  3 minutes

Par : La Rédaction

Se donner plus de moyens pour mettre un terme à la destruction de la nature : c'est en substance l'engagement pris par 196 signataires le 19 décembre 2022 à Montréal (Canada) lors de la COP15. Après quatre années de discussions et dix jours de négociations sous présidence chinoise, les pays s'engagent à protéger 30% de la planète d'ici à 2030.

La biodiversité est vitale pour la survie sur Terre et elle joue un rôle fondamental dans la régulation du climat (humidité, température). Elle est pour cette raison un thème central du plan national français d'adaptation au changement climatique.

Les données disponibles sont inquiétantes : 75% des milieux terrestres et 40% des écosystèmes marins sont fortement dégradés. Sur Terre, un million d'espèces sont actuellement menacées d'extinction. On parle même d'une sixième extinction de masse car le rythme de disparition des espèces est 100 à 1 000 fois supérieur au taux naturel.

 

Protéger 30% de la planète d'ici à 2030

Pour arrêter cette dégradation de la biodiversité, qui est largement la conséquence de l'activité humaine, la Conférence des parties (COP) sur la biodiversité se réunit tous les deux ans sous l'égide des Nations unies.

La dernière, la COP15, reportée plusieurs fois à cause de la pandémie de Covid-19, a finalement été transférée de Chine au Canada.

L'accord trouvé le 19 décembre 2022 à Montréal sous présidence chinoise est signé par 195 pays plus l'Union européenne. En tout, 23 mesures ont été adoptées. L'accord prévoit notamment de:

  • protéger 30% de la planète d'ici 2030 ;
  • restaurer 30% des écosystèmes ;
  • réduire l'impact des pesticides ;
  • augmenter les financements en faveur de la protection du vivant.

En outre, l'accord de Kunming-Montréal reconnaît le rôle majeur des peuples autochtones et d'autres acteurs locaux comme gardiens de la biodiversité.

La mesure la plus marquante prévoit de doubler les aires protégées sur Terre. Elle a été saluée par les organisateurs comme l'équivalent de l'objectif principal de l'accord de Paris, en 2015, de limiter le réchauffement climatique à +1,5°C.

La difficile question du financement

La question la plus discutée entre les pays du Sud et du Nord a été celle du financement. L'accord prévoit d'atteindre au moins 20 milliards de dollars par an d'ici 2025, puis 30 milliards de dollars d'aide internationale annuelle pour la biodiversité d'ici 2030.

Très défendue par les pays du Sud, la création d'un fonds mondial dédié à la biodiversité n'a pas été retenue mais un compromis a été trouvé : établir, en 2023, au sein du Fonds pour l'environnement mondial (FEM), déjà existant, une branche dédiée à la biodiversité.

Pour pouvoir vérifier si les nouveaux engagements sont  honorés, les signataires se sont accordé sur un cadre de suivi. Un bilan mondial doit être réalisé dans quatre ans.

Toutefois, l'accord ne prévoit pas de mécanisme contraignant pour inciter les pays à suivre leurs engagements.