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Forêts privées : quelles pistes pour une gestion durable ?

Temps de lecture  3 minutes

Par : La Rédaction

Un rapport sur la gestion durable des forêts françaises privées a été publié en mars 2024. Le document propose des pistes pour adapter aux surfaces boisées privées la gestion durable déjà appliquée aux forêts publiques. Objectif : adapter les forêts à la transition écologique.

Si les forêts publiques, gérées par l'Office national des forêts (ONF), sont soumises à une gestion durable, seulement 27% des forêts privées sont concernées. Elles représentent pourtant 75% de la superficie des forêts de l’hexagone.

C'est le constat du rapport rendu conjointement par l'Inspection générale des finances (IGF), l’Inspection générale de l’environnement et du développement durable (IGEDD) et le Conseil général de l’alimentation, de l’agriculture et des espaces ruraux (CGAAER) en mars 2024. 

Mais, comment appliquer le modèle de gestion durable à des forêts privées morcelées en multiples petites propriétés ? 

Les obstacles à la mise en gestion durable

"13 millions d’hectares de forêts sont détenus par près de 3,5 millions de propriétaires". La taille moyenne des forêts privées est inférieure à 4 hectares. Or, la mise en gestion durable, essentiellement dans le cadre des plans simples de gestion (PSG), est obligatoire pour les propriétés de plus de 20 hectares. Les propriétés de plus de 100 hectares (30% de l'ensemble) représentent 60% de la production de bois d’œuvre et d’industrie et peuvent être valoriser "économiquement tout en protégeant leur biodiversité et en luttant contre le dépérissement et les incendies", souligne le rapport. Mais, la presque totalité des propriétaires de mois de 25 hectares perçoivent leur forêt comme "un espace de liberté" plus qu’une source de revenu.

 

Autre obstacle pointé par le rapport : il existe un écart de 3,6 millions d’hectares entre les forêts privées identifiées par l’Institut national de l'information géographique et forestière (IGN) et les forêts privées figurant au cadastre. Son actualisation augmenterait les superficies à mettre en gestion. 

Le regroupement de gestion : la stratégie la plus efficace

"Les gains à retirer d’un regroupement de la mise en gestion semblent plus importants que ceux à attendre d’un remembrement" pour la mise en gestion durable des forêts privées, estime le rapport. Objectifs : 

  • porter les superficies de forêts privées relevant d’un plan simple de gestion de 3,3
    à 4,6  millions d’hectares en dix ans ;
  • boiser en dix ans 200  000 hectares de terres agricoles délaissées. 

Le rapport propose, par exemple, d'interdire des divisions de parcelles en-deçà d’une valeur seuil et de conditionner les avantages fiscaux et les aides publiques à la fusion de parcelles.

Le document préconise également d'encourager la création d’associations syndicales de gestion forestière.

Des actions favoriseraient l'adaptation de la forêt au changement climatique : 

  • intégrer les enjeux du puits carbone de la forêt et des produits bois dans les outils de politiques publiques de gestion forestière (plan national forêt bois et schémas régionaux de gestion sylvicole, notamment) ;
  • lancer un programme de boisement des terres délaissées et de reboisement des forêts détruites (à la suite d’un incendie, par exemple) ;
  • mettre en gestion durable les forêts de plus de 20  hectares qui ne le sont pas encore (sauf dérogation) ;
  • inciter les propriétaires de moins de 20  hectares à regrouper leur gestion dans des associations syndicales dotées d’un PSG concerté.