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© Thomas Lohnes - Getty Images/AFP

Banque centrale européenne : les taux d'intérêt en zone euro restent inchangés

Temps de lecture  3 minutes

Par : La Rédaction

La Banque centrale européenne (BCE) a décidé de ne pas modifier ses taux d'intérêt, dont le principal taux reste depuis six mois fixé à 4,5%. Si l'inflation a reculé, la lutte contre l'inflation n'est pas terminée. Pourtant, une baisse des taux, déjà anticipée par les marchés, serait favorable à une relance de l'investissement et de la croissance.

Ne rien faire est aussi un signal : en laissant ses taux directeurs inchangés lors de sa réunion du 7 mars 2024, la Banque centrale européenne (BCE) estime que le temps n'est pas encore arrivé pour diminuer l'effort de lutte contre l'inflation. Depuis septembre 2023, le niveau des taux d'intérêt demeure à un niveau historiquement élevé, entre 4% et 4,75%, le principal taux de refinancement pour les banques étant à 4,5%.
 

Une inflation encore à 2,6% en février 2024

Le taux d'inflation annuel en zone euro reste au-dessus de la cible de 2%, fixée par la BCE : en février 2024, il est estimé par l'Eurostat à 2,6%, après 2,8% en janvier 2024 et 2,9% en octobre 2023. Pour la France, il est estimé à 3,1%. Si le niveau est maintenant loin des plus hauts atteints en automne 2022 (plus de 10% en zone euro et près de 12% pour l'Union européenne), la décrue se fait de plus en plus lentement. Et l'inflation sous-jacente, c'est-à-dire sans prendre en compte l'énergie et l'alimentation, est toujours à 3,3%.


Mais l'inflation ne ralentit pas aussi vite dans tous les pays et dans certains, notamment en Belgique et aux Pays-Bas, la valse des prix s'accélère depuis le début de l'année, même en rythme annuel. Ce n'est pas le cas de la France, mais les prix y ont tout de même augmenté de près de 1% en février 2024 par rapport à janvier 2024. Tout ceci dans un contexte de stagnation : fin 2023, l'activité a stagné dans la zone euro comme en France, pour le deuxième trimestre consécutif. L’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) table pour la France sur une croissance de +0,2% au premier trimestre 2024 pour la France.

Mais les marchés anticipent une baisse des taux, favorable à l'investissement

Les marchés interbancaires servent d'indicateur de la situation économique et financière. Ils avaient anticipé dès décembre 2021 le relèvement des taux de la BCE. Les autorités de Francfort, qui avaient initialement estimé que l'inflation était temporaire, avaient entamé leur cycle de hausse seulement à partir de juillet 2022.


Dans la suite des relèvements de la BCE, l'obligation assimilable au trésor (OAT) sur dix ans, qui représente le taux fixe auquel l'État français emprunte sur les marchés sur une durée de dix ans, était montée à plus de 3,5%, avant de commencer sa décrue dès octobre 2023. Début mars 2024, l'OAT se situe à 2,9%. L'émission de ces OAT est organisée par l'Agence France Trésor (AFT).

Le taux de l'OAT sur dix ans sert de référence pour de nombreux taux fixes et influe sur le coût de l'argent pour les ménages qui ont besoin d'un crédit. Les banques, pour fixer les taux de leurs crédits immobiliers, suivent généralement de très près l'évolution du taux de l'OAT sur dix ans. Sa baisse depuis l'automne dernier s'est déjà traduite par une légère détente des taux pour les prêts immobiliers.