Entre 1970 et 2021, la part, en France, du secteur manufacturier dans le produit intérieur brut (PIB) a chuté de 23% à 10% et celle dans l’emploi de 29% à 11% indique le Centre d’études prospectives et d’informations internationales (CEPII) dans une note publiée en mars 2023.
Les auteurs de la note alertent plus précisément sur le risque d'une nouvelle désindustrialisation de la France et ses conséquences sociales si la France ne renforce pas son industrie dans le cadre de la transition écologique.
La transition écologique : un défi majeur pour l’industrie
La transition écologique constitue un défi pour l’industrie car elle va être confrontée :
- à une transformation des modes de production ;
- et à une concurrence internationale intense dans les industries vertes.
Les transformations vont engendrer de nouvelles spécialisations. Les pays qui tireront avantage de cette situation seront ceux qui développeront :
- des industries vertes performantes ;
- et de nouveaux secteurs énergétiques.
Selon les auteurs de la note : "Une insuffisante adaptation à la transition, ou une mauvaise spécialisation, pourrait déstabiliser l’industrie française, déjà mise à l’épreuve par la désindustrialisation. […] À l’heure où la concurrence internationale s’intensifie dans les secteurs d’avenir, rater le virage de l’industrie verte, c’est prendre le risque d’une nouvelle vague de désindustrialisation, aux conséquences durables pour les individus concernés et les territoires."
Évoluer vers un modèle de développement durable nécessite des politiques permettant de concilier décarbonation et renforcement des tissus productifs.
Dans cette perspective, la note qualifie de "premier pas face aux politiques déployées en Chine et aux États-Unis" le plan industriel du Pacte vert proposé par la Commission européenne le 1er février 2023.
Vingt ans de plans sociaux dans l’industrie : quels enseignements ?
Les plans sociaux intervenus dans l’industrie entre 1997 et 2019 permettent d’anticiper ce qui pourrait advenir si le marché du travail n'était pas capable de s'ajuster aux effets de la transition écologique.
D'après les auteurs de la note qui ont étudié les effets de ces plans sociaux, ces derniers ont été dommageables :
- à la situation professionnelle des salariés licenciés (difficultés à retrouver un emploi stable, rémunérations inférieures des emplois retrouvés, perte de compétences…) ;
- et aux zones d'emploi concernées (moins de créations d’entreprise, emplois plus précaires, taux de chômage supérieur de 12% à celui des zones non touchées, six ans après un plan social).
