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Commémoration en 2010, de la tristement célèbre rafle du Vel d'Hiv de 13 000 Juifs français, des 16 et 17 juillet 1942, à Paris. © Miguel Medina /AFP

Juillet 1942, la rafle du Vél' d'Hiv' dans les discours publics

Temps de lecture  3 minutes

Par : La Rédaction

Près de 13 000 femmes, hommes et enfants juifs sont arrêtés par la police française et enfermés au Vélodrome d’Hiver à Paris avant d’être déportés. Les 16 et 17 juillet 1942 a eu lieu la plus grande rafle visant les Juifs de France pendant la Seconde Guerre mondiale. Retour sur cet événement tragique à l’occasion de son 80e anniversaire.

Vel' d'Hiv' : un tournant dans l'histoire de la Shoah en France

Dès octobre 1940, le régime de Vichy collabore avec l’occupant.et adopte une loi "portant statut des Juifs". Ce texte exclut les Français identifiés comme juifs de la plupart des fonctions publiques et de nombreuses autres professions. Dans son discours commémorant le 70e anniversaire de la rafle du Vél’ d’Hiv', François Hollande évoque d'ailleurs ce fait.

L’année 1942 est une année déterminante dans l’histoire de l’arrestation et de la déportation des Juifs d’Europe. En France, le régime de Vichy accepte de livrer des milliers de Juifs aux autorités allemandes.

Des rafles sont réalisées au terme de négociations entre l’administration française et l’occupant nazi. Des dizaines de milliers de Juifs sont remis aux autorités allemandes et, pour la première fois, des hommes, des femmes et des enfants sont arrêtés en plein jour.

Lors de son interview du 14 juillet 1992, à quelques jours du cinquantième anniversaire de la rafle du Vél’ d’Hiv', François Mitterrand répond que la République "n’est responsable des actes de l'État français du gouvernement de Vichy". Il réitère ces propos dans une interview en novembre 1992 après le dépôt d’une gerbe sur la tombe du maréchal Pétain qui suscite de vives polémiques.

La lente reconnaissance de la responsabilité de la France

François Mitterrand est le premier président à assister à des commémorations du Vél' d'Hiv'. En février 1993, un décret institue une journée nationale commémorative des persécutions racistes et antisémites commises sous l'autorité de fait dite "gouvernement de l'État français" (1940-1944). Cette journée change de nom en 2000 suite à l'adoption de la loi du 10 juillet 2000 et rend hommage aux "Justes" de France qui ont aidé les Juifs pendant la Seconde Guerre mondiale.

Il faut attendre 1995 pour qu'un président de la République, Jacques Chirac, reconnaisse, lors d'un discours prononcé devant le monument commémoratif, la responsabilité de la France dans cette rafle, et plus généralement dans la persécution et la déportation des Juifs pendant l'Occupation.

Depuis, présidents de la République et ministres commémorent cet événement tragique :

Extraits de la déclaration de M. Jean-Pierre Masseret le 19 juillet 1998 ;
Déclaration de M. Jean-Luc Mélenchon, le 16 juillet 2000 ;
Déclaration de M. Hamlaoui Mékachera le 20 juillet 2003 ;
Déclaration de M. François Fillon le 22 juillet 2007 ;
Déclaration de M. François Hollande le 22 juillet 2012 ;
Déclaration de M. Emmanuel Macron le 16 juillet 2017 ;
Déclaration de Mme Geneviève Darrieussecq le 19 juillet 2020 ;
Déclaration de Mme Elisabeth Borne le 17 juillet 2022 ;
Déclaration de M. Emmanuel Macron le 17 juillet 2022 .