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Qu’est-ce que la biodiversité ? Et quel est son rôle ?
La biodiversité, selon la convention de l'ONU sur la diversité biologique, c’est la variabilité des organismes vivants et la variabilité des écosystèmes.
C'est aussi trois grandes composantes qu'on appelle la diversité au sein d'une espèce, la diversité entre les espèces et la diversité des écosystèmes.
Comme ça, ça peut nous paraître un peu lointain et abstrait ou un concept d'écologistes d’écologues.
Mais finalement, nous, en tant qu'espèce humaine, la biodiversité elle est tout autour de nous.
Peu importe où on habite, peu importe qu’on soit en milieu rural, en milieu urbain, dans une forêt tropicale ou ailleurs.
Ce qui est important de retenir, c'est que la biodiversité, elle permet de réguler et de protéger la santé et la fonction des écosystèmes qui nous fournissent des contributions nécessaires à notre survie.
Donc ça peut être des contributions biophysiques comme réguler le cycle de l'air, réguler le cycle de l'eau douce.
Elle nous apporte aussi la richesse du sol.
Un sol riche en biodiversité va être un sol en bonne santé, qui va nous permettre d'avoir des systèmes alimentaires résilients, qui va nous permettre de faire face à des perturbations, à des crises, et donc ça nous permet de survivre.
Mais ça nous permet aussi de vivre, donc, parce que pour certaines populations, c'est par exemple les communautés locales et les populations autochtones, il y a une vraie valeur spirituelle qui est attribuée à la nature.
Pour certaines populations, on ne fait qu'un avec la nature.
Mais on a aussi vu récemment qu'on avait besoin de la nature et de la biodiversité, de quelque chose qui n'est pas uniformisé pour notre bien-être et notre santé mentale finalement.
Donc, ce qu'on constate, c'est que la biodiversité et les écosystèmes, quand ils sont riches, abondants, quand ils sont en bonne santé, c'est vraiment le socle, le fondement de nos sociétés, quelles qu'elles soient et peu importe d'où l’on vient.
Quelles sont les principales causes de perte de biodiversité ?
L’IPBES, la plateforme intergouvernementale de scientifiques qui travaillent sur la biodiversité et les services écosystémiques à l'échelle mondiale, a publié un rapport en 2019 qui indique un rythme de destruction de la biodiversité et des écosystèmes à un rythme sans précédent en raison de une cause majeure qui est nos activités en tant qu'espèce humaine.
Cette plateforme, dans son rapport, elle indique que 1 million d'espèces est menacé d'extinction dans les prochaines décennies.
Cette plateforme, elle a aussi travaillé sur les causes directes de perte de biodiversité et des écosystèmes, de dégradation des écosystèmes.
Et les scientifiques ont hiérarchisé cinq grandes causes directes de perte de biodiversité, la première étant les changements d'usage des sols, les changements d'usage des terres et de la mer.
Par exemple, de conversion d'un habitat naturel qui va être riche et abondant vers une terre agricole, ou encore l'urbanisation, l'artificialisation des sols.
La surexploitation est une cause directe de perte de biodiversité.
Souvent on va parler de surpêche, trop d'individus, trop d'organismes vivants sont prélevés, ce qui va complètement dérégler les écosystèmes.
Le changement climatique est aussi cité comme une cause directe de perte de biodiversité.
On voit qu'il y a des liens très forts entre le climat et la biodiversité.
Non seulement le climat va empêcher les espèces et les écosystèmes de s'adapter au réchauffement et au dérèglement climatique.
Ce qui va exacerber la perte de biodiversité.
Quand bien même la biodiversité, si elle est en bonne santé, si les écosystèmes sont en bonne santé, ce sont des vrais puits de carbone qui vont permettre de lutter contre le changement climatique.
La quatrième cause directe de perte de biodiversité, il s'agit des pollutions.
L’IPBES en reconnaît surtout trois qui sont les pesticides, les fertilisants, engrais et le plastique.
Et enfin, nous avons les espèces envahissantes.
Qui sont en fait, sont complètement destructrices et sont vraiment une des premières causes, si ce n'est pas la cause de perte des espèces.
Quels sont les enjeux de la prochaine COP biodiversité ?
Donc, la COP 15 de la Convention sur la diversité biologique (CDB), comme son nom l'indique, c'est une convention de l'ONU sur la biodiversité.
C’est une convention à part entière qui a été adoptée en 1992, en même temps d'ailleurs qu’une autre convention qui est beaucoup plus connue sur le climat et qui a aussi ses propres COP.
La CDB, elle a son propre fonctionnement.
Elle fonctionne à travers des plans de dix ans, des plans stratégiques à l'échelle mondiale qui sont adoptés par 196 pays au consensus.
Le dernier étant le plan de 2011 à 2020 qui a été adopté au Japon en 2010.
Donc ce plan a vu l'adoption d'objectifs, dits d'Aichi.
Donc une vingtaine d'objectifs qui étaient très ambitieux.
Qui fixaient une feuille de route sur cette décennie, la dernière décennie jusqu'à 2020.
Le problème, c'est qu'on a constaté dès 2018-2019 qu'aucun objectif n'a été atteint.
Pourquoi les Objectifs d'Aichi n'ont pas fonctionné ?
Pour plusieurs raisons, la première étant que les Objectifs d’Aichi étaient très vagues, peu précis, peu mesurables, qu'ils ne permettaient pas une mobilisation par tous les secteurs, par tous les ministères concernés et à toutes les échelles de la société.
Une seconde raison qui est aussi liée à la mesurabilité des objectifs, c'est qu'on n'avait pas un cadre de suivi avec des processus de planification, de rapportage qui permettaient aux États de rendre compte de leurs engagements, de leur contribution au cadre des Objectifs d'Aichi avec une fréquence beaucoup plus régulière.
Une autre encore, c'est que nous avons remarqué un manque de moyens de mise en œuvre, de moyens, surtout de ressources financières.
Et ça, c'est quelque chose qui est mis en avant beaucoup par les pays en développement qui disent : nous on voulait mettre en œuvre les Objectifs d’Aichi, mais on n'avait pas les moyens de le faire.
Donc là, maintenant, les enjeux de la COP 15, ça va être tout d'abord d'adopter le prochain plan de dix ans, ce qu'on appelle le cadre mondial post-2020 pour la biodiversité qui va fixer une feuille de route sur les dix années à venir et qui prend en compte les leçons de l'échec des Objectifs d'Aichi.
Donc, les négociateurs sont en train de négocier des cibles et des objectifs plus mesurables.
Si possible parce qu'il est très difficile entre les pays de se mettre d'accord sur une cible globale concernant la biodiversité.
Mais ils essayent de le faire avec un cadre de suivi des indicateurs, avec des processus de rapportage beaucoup plus réguliers, qui nous permettraient de faire des bilans à mi-étape aussi pour voir si on est sur la bonne trajectoire, pour voir si les moyens de mise en œuvre sont mobilisés.
Et finalement, il va nous falloir aussi mobiliser plus de ressources financières et cela partout auprès des institutions financières, pas seulement auprès de l'État, mais aussi du secteur privé.
Aligner tous les flux financiers pour mobiliser davantage, mais aussi réduire les subventions néfastes.
Donc, c'est vraiment un cadre très complet qui s'attaque aux causes directes de perte de biodiversité, aux causes indirectes également.
Donc il va falloir que ce cadre, il atterrisse après la COP 15 à toutes les échelles de la société, au niveau des États mais aussi au niveau infra national, au niveau des régions, des départements, etc.
Et qu'il permette un véritable changement transformateur aussi de nos modes de vie, pour sauver la biodiversité, nous l'espérons d'ici 2030.