Vidéo désactivée
Vous devez accepter le dépôt de cookies de streaming pour lire la vidéo
La monnaie européenne a fêté ses 20 ans le 1er janvier 2019.
L’euro a-t-il favorisé la hausse des prix en France ? Certains le pensent. Qu’en est-il réellement ?
Depuis l’introduction de l’euro en 2001, le taux d’inflation, c’est-à-dire la hausse des prix à la consommation, s’est élevé à 1,4 % en moyenne par an selon l’Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE). L’augmentation des prix a donc été plus faible entre 2001 et 2018 qu’entre 1986 et 2001 où elle atteignait 2,1 % en moyenne par an.
Pourtant dans l’esprit de beaucoup de Français, les prix ont augmenté avec l’introduction de l’euro. Quelles sont les raisons d’un tel décalage entre la réalité et la perception des citoyens ?
La première tient au fait que lorsqu’on mesure l’inflation, on prend en compte un panier représentatif de biens et services reflétant la consommation moyenne des ménages. Mais les Français retiennent plutôt leur propre panier de consommation qui peut être légèrement différent. Pour autant, l’INSEE indique que l’évolution des prix calculée à partir de paniers distincts diffère très peu.
La deuxième raison relève de la non rationalité des ménages. Ils accordent plus d’importance aux prix qui augmentent qu’à ceux en baisse. Ils sont également plus sensibles au renchérissement des biens qu’ils achètent quotidiennement, comme la baguette de pain par exemple, plutôt qu’à celui des produits qui font l’objet d’une acquisition ponctuelle, comme un ordinateur ou une voiture.
La troisième raison est celle-ci : les Français ont tendance à comparer le prix d’un bien en 2001 à son coût actuel. Les écarts entre les deux prix peuvent donc paraître très importants ! Mais les ménages oublient que près de 20 ans se sont écoulés entre les deux dates et qu’entre-temps, les revenus ont eux aussi augmenté !
Il est vrai que, l’année suivant la mise en circulation de l’euro, l’inflation a pu augmenter en raison de la conversion francs-euros incitant les commerçants à arrondir les prix au chiffre supérieur : la baguette de pain est en effet passée de 0,66 euro en 2001 à 0,68 euro en 2002 (soit + 3 %) ; le prix des pâtes a également augmenté de + 2,7 %, tandis que le taux d’inflation cette année-là était de 1,9 %. Mais c’est oublier que nombre de produits du quotidien, tels que le café moulu ou le gazole, ont vu leurs prix baisser à la même période.
Au total, affirme l’INSEE, le phénomène est demeuré très modeste, de l’ordre de + 0,1 à + 0,2 % sur les prix.