"Grand organisateur de la République", le protocole d'État prépare et assure le bon déroulement des évènements diplomatiques internationaux :
- les cérémonies officielles et le placement des personnalités étrangères invitées dans le respect des préséances (invitations, accueil des personnalités, placement à table, notamment) ;
- les déplacements à l’étranger du président de la République et du Premier ministre ;
- les visites en France des chefs et cheffes d’État et de gouvernement étrangers ;
- les conférences et sommets internationaux organisés en France auxquels le protocole est associé.
Les questions de préséance des personnalités étrangères dans les cérémonies officielles comme la fête nationale du 14 juillet, les commémorations du 11 novembre ou du 8 mai sont fixées par le décret du 13 septembre 1989. L'ordre protocolaire des six premiers rangs est le suivant :
- le président de la République ;
- le Premier ministre ;
- le président du Sénat ;
- le président de l'Assemblée nationale ;
- les anciens présidents de la République dans l'ordre de préséance déterminé par l'ancienneté de leur prise de fonctions ;
- le Gouvernement dans l'ordre de préséance arrêté par le Président de la République.
Les rangs et les préséances ne se délèguent pas. Dans les cérémonies publiques, les personnes présentes tiennent le rang, le grade et la fonction qu’elles occupent et non pas celle des personnes qu’elles représentent.
L'organisation de la visite dépend de sa catégorie. On distingue :
- les visites d’État (visites les plus importantes dans la hiérarchie protocolaire) sont décidées par les deux États concernés, elles donnent lieu à un dîner d'État ;
- les visites officielles ;
- les visites de travail ;
- les visites privées.
Le programme, les modalités d'organisation, les moyens déployés et les honneurs ne sont pas les mêmes pour la visite des chefs d’État et de gouvernement étrangers ou une visite de travail.
Ainsi, la visite d'État du président chinois prévoyait notamment, le lundi 6 mai 2024, une cérémonie d'accueil officiel à l'Hôtel national des Invalides et un dîner d'État au palais de l'Élysée entre le président chinois et le président français.
Le protocole joue un rôle central dans l’atténuation des rapports de force dans les relations internationales. Les relations entre les États sont soumises à des règles et usages protocolaires depuis le Moyen-Âge. Une ordonnance fixe pour la première fois en 1585, les préséances "au cœur des rivalités entre puissances de l'époque". Le Cérémonial de France, publié en 1619, précise l'ordonnancement des sacres et des couronnements.
La fin des protocoles est décidée à la Révolution française pour rompre avec les usages de la monarchie mais ils sont réhabilités rapidement. L’Empire instaure un service du protocole auprès du ministère des relations extérieures et la charge de grand maître des cérémonies à la cour. À partir de la IIIe République, le chef du protocole du ministère des affaires étrangères devient chef du protocole et introducteur des ambassadeurs.
En France, le protocole est traditionnellement rattaché à la diplomatie. Le chef du protocole d’État est un diplomate. Le directeur du protocole assure le protocole du chef de l’État et son adjoint assure celui du chef de gouvernement. Le directeur du protocole, introducteur des ambassadeurs, a lui-même rang d'ambassadeur.
La direction du protocole d'État et des événements diplomatiques, qui comprend une centaine d'agents, est chargée du protocole.