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Bilan électrique 2023 : la France première exportatrice d'électricité en Europe

Temps de lecture  3 minutes

Par : La Rédaction

En 2023, le solde des échanges d’électricité entre la France et les pays voisins est redevenu excédentaire, à hauteur de 50,1 terawatt-heure (TWh). En 2022, le solde s’était inversé pour la première fois depuis 1988, avec 16,5 TWh importés. La France a été importatrice 29% du temps de l’année en 2023 contre 67% du temps en 2022.

Dans son bilan annuel publié le 7 février 2024, le gestionnaire du réseau de transport d’électricité français (RTE) observe que : "L’année 2023 traduit [...] un nouvel équilibre pour le système électrique, dans lequel les craintes sur la sécurité d’alimentation se sont résorbées, mais qui diffère de celui des années 2010, du côté de la consommation comme de la production d’électricité."
 

Consommation en baisse

En 2023, la consommation d’électricité en France, a représenté 445,4 TWh, soit un recul de 3,2% par rapport à l'année 2022. En 2022, la consommation avait déjà atteint un creux de 460,2 TWh du fait de la crise énergétique.

La baisse de la consommation s’est confirmée tout le long de l’année 2023. Elle a concerné tous les secteurs (résidentiel, industriel, tertiaire) et s'explique par :

  • la mobilisation continue en faveur des économies d’énergie dans les administrations, les entreprises (27% de la baisse de consommation est attribuable aux grands consommateurs industriels) et de la part des ménages sous l’effet d’une inflation persistante (4,9% en 2023 contre 5,2% en 2022) ;
  • les températures élevées en 2023, deuxième année la plus chaude jamais enregistrée en France, qui ont tiré la consommation "brute" (sans correction des effets du climat) à son niveau le plus faible depuis 2002.

RTE relève que : "Les effets liés à la conjoncture actuelle s’inscrivent cependant dans une dynamique plus large d’évolution des modes de consommation : développement de l’efficacité énergétique, électrification des usages de l’énergie, modification du tissu productif, sobriété énergétique."
Ces évolutions, qui ont des effets contrastés, devraient mener d’ici quelques années à une tendance haussière, nécessaire pour atteindre les objectifs de réindustrialisation de la France et de sortie des énergies fossiles. Il est toutefois difficile de prévoir quand elle interviendra. 

Production en hausse

Le volume total d’électricité produite en France en 2023 a atteint 494,3 TWh, soit une augmentation de 11% par rapport à l’année 2022 qui avait été caractérisée par un minimum historique de production depuis 1992 (445,5 TWh).

  • La production nucléaire s’est élevée à 320,4 TWh (en augmentation de 41,5 TWh par rapport à 2022) grâce à une meilleure disponibilité (correspondant à environ quatre réacteurs additionnels en moyenne sur l’année).
  • La production hydraulique a représenté 58,8 TWh (en augmentation de 9,2 TWh en comparaison avec 2022) se rapprochant des niveaux habituels, malgré une période de sécheresse marquée en début d’année.
  • La production éolienne (terrestre et en mer) a atteint 50,7 TWh (en augmentation de 12,1 TWh par rapport à 2022) grâce à la progression du parc installé et des conditions météorologiques favorables.
  • La production solaire s’est élevée à 21,5 TWh (en augmentation de 3 TWh en comparaison avec 2022) grâce au développement du parc.

L’accroissement de la production décarbonée a permis de limiter la production thermique fossile qui a atteint son plus bas niveau depuis 2014 avec 32,6 TWh.
Cette baisse est majoritairement portée par la diminution de la production à partir de gaz, passée de 44 TWh en 2022 à 30 TWh en 2023.
La production des centrales alimentées au charbon n’a représenté que 0,8 TWh sur l’année 2023.