Image principale 1
Image principale 1
© Monkey Business - stock.adobe.com

Inégalité des chances : l'origine sociale et le sexe sont-ils déterminants sur le niveau des revenus ?

Temps de lecture  3 minutes

Par : La Rédaction

D'après une étude publiée le 5 avril 2023 par France stratégie, l'origine sociale est plus déterminante sur les revenus d'activité que le sexe, l'origine territoriale ou l'ascendance migratoire.

Dans une note publiée le 5 avril 2023, France Stratégie a analysé quatre facteurs pouvant avoir une influence sur le niveau de revenu d’activité perçu pendant la première partie de la vie active.

La situation d'un échantillon de trentenaires et de quarantenaires a été étudiée selon :

  • le sexe ;
  • l'origine sociale (catégorie socioprofessionnelle des parents) ;
  • l'origine territoriale (région et territoire urbain ou rural) ;
  • l'ascendance migratoire (enfant d'immigré ou non).

    L'origine sociale : le facteur le plus déterminant

    L'étude commence par comparer les écarts de revenus moyens pour chaque facteur considéré séparément. L'écart est de :

    • 1 200 euros (par mois en moyenne), entre les personnes d'origine sociale favorisée et celles d'origine modeste ;
    • 620 euros entre hommes et femmes ;
    • 600 euros entre les individus ayant grandi dans la région la plus riche (l’Île-de-France) et ceux ayant grandi dans le Nord-Pas-de-Calais et le Languedoc-Roussillon ;
    • 400 euros entre les descendants d’au moins un parent immigré d’Afrique et les personnes sans ascendance migratoire.

    Pour déterminer la contribution des différents facteurs, les auteurs de l'étude ont neutralisé leurs éventuelles corrélations (par exemple un individu d'origine sociale favorisé sur quatre a grandi en Île-de-France) en procédant à une analyse "toutes choses égales par ailleurs". Les écarts liés à l’origine sociale s’avèrent les plus importants. Ainsi, à origines migratoire et territoriale comparables, 1 100 euros nets par mois séparent les personnes d’origine favorisée des personnes d’origine modeste.

    La note précise que : "Les écarts moyens de revenus, calculés sur l’ensemble de l’échantillon, permettent de fixer les ordres de grandeur. Il s’agit de moyennes qui ne doivent pas laisser penser qu’il existe un déterminisme du contexte familial, territorial ou du sexe".

    Des différences entre les femmes et les hommes

    D'après l’analyse, les écarts entre origines sociales mettent en évidence le rôle majeur du diplôme. Or, les femmes sont plus diplômées que les hommes, mais dans des filières moins favorables en termes de revenu.

    À parcours éducatif donné, environ 45% des écarts de revenus d’activité sont liés à des situations différentes sur le marché du travail. À caractéristiques éducatives comparables, les femmes sont :

    • plus souvent à temps partiel (ce qui compte pour 24% des écarts de revenus) ;
    • moins en emploi (6% de l’écart total) ;
    • en charge d'un poste moins bien rémunéré (13% de l’écart total).

    Après comparaison des parcours éducatif et professionnel des hommes et des femmes, 68% des écarts de revenus restent inexpliqués selon le modèle utilisé par France stratégie. Ces écarts  proviennent d'autres facteurs, inobservables dans les données analysées : par exemple, les caractéristiques des entreprises où les hommes et les femmes travaillent ou les comportements différenciés des employeurs et des salariés, liés notamment à la maternité. Comme le précise France stratégie, l’effet de l’arrivée des enfants pèse sur la situation des femmes sur le marché du travail (taux d’activité plus faible, postes moins bien rémunérés...).