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Campagnes de désinformation d'origine étrangère : quelles actions de l'UE ?

Temps de lecture  3 minutes

Par : La Rédaction

Le Service européen pour l'action extérieure de l'Union européenne (UE) a compilé, sur la base de 100 cas, des informations concernant les techniques auxquelles la Russie et la Chine recourent pour manipuler l’information en lien notamment avec la guerre en Ukraine. Face à cette situation, comment l'UE peut-elle agir ?

Le Service européen pour l'action extérieure (SEAE)  de l'UE a publié, le 7 février 2023, son premier rapport sur les manipulations d'information et les ingérences étrangères en Europe. Ce rapport pointe en particulier l'intensification des actions russes depuis le début de la guerre en Ukraine ainsi que le rôle de la Chine.

Dans ce contexte, l’UE va mettre en place une plateforme pour contrer les campagnes de désinformation menées par la Russie et la Chine, selon les déclarations du chef de la diplomatie de l’UE, Josep Borrell, le 7 février 2023, alors que les délégations et les missions de l'Union européenne à l’étranger sont de plus en plus prises pour cibles.

De la désinformation en ligne

Le rapport fait état des interférences et des manipulations étrangères de l'information détectées au cours de l'année 2022. Une centaine d'incidents impliquant directement la Russie et la Chine y sont détaillés : le SEAE en attribue 83 à la Russie et 12 à la Chine. Les deux États sont les principaux acteurs dans ce domaine même s'ils agissent de manière "sensiblement différente".

Les techniques utilisées sont principalement fondées sur l’image et la vidéo, rendues disponibles en plusieurs langues et diffusées par différents acteurs. Les contenus préjudiciables seraient souvent partagés au moyen de publications croisées entre plateformes, communautés et groupes, précise le rapport.

Le rapport révèle par ailleurs que les canaux diplomatiques russes et chinois sont particulièrement impliqués, notamment par le biais de plateformes telles que Twitter.

Création d'un centre de partage et d’analyse de l’information

"Les régimes autoritaires essaient de créer de la désinformation et de la manipuler", a déclaré le chef de la diplomatie de l’UE, Josep Borrell, le 7 février 2023.

Un centre de partage et d’analyse de l’information au sein du SEAE va être ouvert et aura pour objectif de suivre les manipulations de l’information par des pays étrangers mais aussi de coordonner son action avec les 27 États membres et les acteurs de la société civile. L’idée est de disposer d’une plateforme décentralisée pour échanger des informations en temps réel avec les pays, les agences de cybersécurité et les ONG, afin de :

  • mieux comprendre les menaces et les récits émergents de désinformation ;
  • réagir plus rapidement.

Josep Borrell a également annoncé le renforcement des délégations de l’UE à l’étranger avec des experts en désinformation "afin que notre voix soit mieux entendue ", dans "une bataille à long terme".

Les missions et opérations de l’UE sont de plus en plus souvent les cibles de la désinformation et de la manipulation de l’information par des acteurs étrangers avec des menaces pouvant mettre le personnel en danger.

Le saviez-vous ?

Le SEAE a mis en place en particulier un dispositif concernant la Russie avec le projet EUvsDisinfo qui propose articles, analyses, études sur les campagnes russes de désinformation... Un système d’alerte rapide a aussi été créé en mars 2019 pour coordonner rapidement la réponse européenne à la diffusion de fausses informations mais il n’a encore jamais été employé.