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Taux de pauvreté : quel est l'effet des prestations sociales ?

Temps de lecture  3 minutes

Par : La Rédaction

En 2019, 9,2 millions de personnes vivaient en dessous du seuil de pauvreté (1 102 euros par mois). En l'absence de prestations sociales, la part de la population sous le seuil de pauvreté (14,6% de la population métropolitaine après redistribution) aurait atteint 22,2% selon une récente étude des services statistiques des ministères sociaux.

La Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees) a publié son ouvrage annuel Minima sociaux et prestations sociales le 29 septembre 2022.

Cette étude présente des données statistiques portant sur l'ensemble des dispositifs permettant d’assurer la redistribution en faveur des ménages, notamment les plus modestes.

Plus d'un tiers des revenus pour les ménages les plus pauvres

En 2019, le niveau de vie médian des personnes vivant dans un ménage de France métropolitaine s’élève à 1 837 euros par mois. Une personne sur deux a un niveau de vie inférieur à ce montant.

Le seuil de pauvreté est fixé à 60% du niveau de vie médian, soit 1 102 euros par mois. 38% du revenu disponible est constitué de prestations sociales pour les ménages dont les membres ont un niveau de vie inférieur à ce seuil. En moyenne, le niveau de vie mensuel des membres des ménages pauvres augmente de 335 euros grâce aux minima sociaux et autres prestations sociales (376 euros pour les familles monoparentales avec au moins deux enfants et 240 euros pour les couples avec trois enfants).

81% des minima sociaux et 76% des allocations logement sont alloués aux 20% des personnes les plus modestes. Le recul de la pauvreté sous l’effet de la redistribution est particulièrement marqué pour :

  • les familles nombreuses ;
  • les personnes de moins de 20 ans ;
  • les personnes handicapées.

Des dépenses en hausse

En 2020, les dépenses liées au versement des minima sociaux augmentent de 6,8% et s’élèvent à 30,4 milliards d’euros, soit 1,3% du produit intérieur brut (PIB). C'est la plus forte hausse sur la période 2009-2020. Certaines dépenses ont particulièrement augmenté :

  • +8,2% pour le revenu de solidarité active (RSA), à la suite de l'augmentation du nombre d'allocataires due à la crise sanitaire ;
  • +6,4% pour l’allocation aux adultes handicapés (AAH) et +11,7% pour le minimum vieillesse, du fait de la revalorisation exceptionnelle de leurs montants entre début 2018 et début 2020.

L’opinion des Français sur la pauvreté et l’exclusion

19% des Français s’estiment pauvres (fin 2021).

51% des Français sont favorables à l’ouverture du RSA dès 18 ans. Deux tiers sont favorables à une revalorisation du RSA mais, parmi eux, seulement un quart sont disposés à payer davantage d’impôts ou de cotisations pour la financer.

Les montants de revenu garantis par les minima sociaux restent inférieurs à la moyenne du revenu jugé minimal par les Français pour vivre se situant à 1 719 euros par mois en 2021.