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Le Défenseur des droits : un rôle mieux connu, des réclamations en hausse

Temps de lecture  3 minutes

Par : La Rédaction

En 2020, la moitié des Français ont entendu parler de la fonction de Défenseur des droits. Présente dans les territoires, l’institution voit une hausse des réclamations depuis 2014, particulièrement celles concernant la relation avec les services publics et la déontologie de la sécurité.

"La crise que nous traversons nous affecte tous, et plus particulièrement les personnes les plus éloignées de leurs droits, qui étaient déjà en difficultés." indique la Défenseure de droits, Claire Hédon, qui a succédé à Jacques Toubon à la tête de cette institution.

Les conséquences de l’épidémie sont importantes : précarité et isolement accrus de personnes les plus vulnérables, aggravation des inégalités, du mal-logement, du décrochage scolaire, effet délétère sur la santé mentale...

Face à cette situation, la défense des droits et la promotion de l’égalité se justifient d’autant plus, souligne le rapport 2020 du Défenseur des droits.

Une notoriété confirmée, un maillage territorial renforcé

En 2020, plus d’un Français sur deux connaît le Défenseur des droits (cette notoriété était de 34% en 2014). Son rôle se voit confirmé avec plus de 96 000 dossiers de réclamation, plus de 69 000 appels (une hausse de 10% de sollicitations), près de 200 recommandations et 64 propositions de réforme. 22% des réclamations concernent le domaine "Protection et sécurité sociale".


Son ancrage territorial s’est affiné grâce à la création des chefs de pôle territorial, le réseau de 536 délégués et 872 points d’accueil sur l’ensemble du territoire, plus proches du terrain, qui recueillent en 2020 plus de 74% des dossiers.

Par ailleurs l’Observatoire du Défenseur des droits, créé en 2017, analyse les réclamations reçues. Cet observatoire :

  • recueille et actualise les données ;
  • soutient la production de travaux d’études, de recherches et de statistiques relatifs à ses domaines d’intervention ;
  • permet d'ajuster au mieux l’action de l’institution.

Une hausse continue des réclamations depuis 2014

Depuis 2014, on observe une hausse continue des réclamations pour les quatre missions du Défenseur des droits, plus particulièrement la relation avec les services publics (+78%) et la déontologie de la sécurité (+179%). Pour chacune des missions, au cours de l’année 2020, certains domaines dépassent 20% des réclamations.

  • "La relation avec les services publics" : l’absence de réponse, l’absence d’écoute et de prise en considération des arguments représentent chacune plus de 20% des réclamations de cette mission.
  • "La lutte contre les discriminations" : le handicap (+20%), l’origine et l’état de santé (plus de 10% chacun) sont les critères principaux des discriminations faisant l’objet de réclamations.
  • "La défense des droits des enfants" : la protection de l’enfance et la protection des enfants concernent 30% des réclamations principalement faites par la mère et touchent toutes les tranches d’âge des mineurs.
  • "La déontologie de la sécurité" : la violence est pour plus de 30% le motif des réclamations de cette mission, qui concernent pour plus de la moitié la police nationale.

Depuis la loi Sapin 2 du 9 décembre 2016, le Défenseur des droits s'est aussi vu confier la mission d’orientation et de protection des lanceurs d’alerte.

Il s’est également mobilisé pour la refondation du dispositif de protection qui accompagnera la transposition de la directive européenne sur la protection des personnes signalant des violations au droit de l’Union européenne.