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Glyphosate : l’UE prolonge son usage pour 5 ans malgré l’opposition de la France

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La Commission européenne a annoncé que les 28 États membres de l’Union européenne (UE), réunis au sein d’un comité d'appel, ont voté le 27 novembre 2017 en faveur du renouvellement de la licence d’exploitation du glyphosate pour 5 ans, avec une majorité qualifiée de 18 États.

Un herbicide controversé

Connu à travers le Roundup, le glyphosate, utilisé notamment dans l’agriculture, représente 25% du marché mondial des herbicides. Il est classé depuis mars 2015 comme “cancérogène probable” pour l’homme par le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC), émanation de l’Organisation mondiale de la santé (OMS).

Le 15 novembre 2015, l’Autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa) a estimé pour sa part que le glyphosate n’est pas susceptible de présenter un risque cancérogène pour l'homme.

En France, le glyphosate est, avec le soufre, la substance phytopharmaceutique la plus utilisée avec quelque 7 000 à 9 000 tonnes vendues annuellement, soit plus de 30% des herbicides.

Les résultats du vote en faveur de la reconduction du glyphosate

Lors du vote du comité d’experts réuni le 9 novembre 2017, la Commission n’avait pas réussi à atteindre la majorité qualifiée, seuls 14 États ayant voté pour la prolongation à 5 ans. La Commission devait être soutenue par 16 pays sur 28, représentant 65% de la population de l’UE, pour obtenir la majorité qualifiée et entériner la vente et l’utilisation de l’herbicide jusqu’en 2022.

Réunis en comité d’appel, fonctionnant sur les mêmes principes que le comité d’experts, mais à un niveau politique supérieur, 18 pays, dont l’Allemagne, ont voté pour la prolongation, 9 s’y sont opposés, dont la Belgique et la France. Seul le Portugal s’est abstenu.

La France se prononce pour l’interdiction du glyphosate au plus tard en 2020

À l’issue du vote, le président Emmanuel Macron a affirmé sur son compte Twitter (@EmmanuelMacron, le 27 à 18 h) “avoir demandé au gouvernement de prendre les dispositions nécessaires pour que l’utilisation du glyphosate soit interdite en France dès que des alternatives auront été trouvées et au plus tard dans trois ans”.

Cette interdiction peut être prononcée par l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses). Toutefois, l’interdiction de toutes les formulations commerciales à base de glyphosate pourrait être contestée au motif qu’elle placerait les agriculteurs dans une situation de concurrence déloyale par rapport à ceux des autres pays qui permettraient le recours à ces produits.