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Photographie d'archive prise le 17 octobre 1961. Il y a 60 ans, 30 000 Algériens, venus manifester à Paris, subissaient une violente répression.© AFP

Mémoire de la manifestation du 17 octobre 1961 dans les discours publics

Temps de lecture  3 minutes

Par : La Rédaction

La répression de la manifestation des Algériens le 17 octobre 1961, à Paris, a longtemps été occultée. François Hollande a été le premier président de la République à reconnaître une "sanglante répression". Pour sa part, Emmanuel Macron a rendu hommage à la mémoire des victimes lors d'une cérémonie de commémoration organisée le 16 octobre 2021.

Il y a 60 ans, à l'appel de la fédération de France du Front de libération nationale (FLN), le 17 octobre 1961, les Algériens manifestent pacifiquement à Paris contre l'instauration du couvre-feu décrété par le préfet de police de Paris, Maurice Papon. La manifestation est violemment réprimée par les forces de l’ordre et le nombre de victimes n’a jamais été formellement établi.

En 1998, un communiqué des services du Premier ministre paraît lors de la remise au ministre de l'intérieur, M. Jean-Pierre Chevènement, d'un rapport sur les archives de la Préfecture de police relatives à la manifestation organisée par le FLN le 17 octobre 1961.

En 1999, dans un communiqué des services du Premier ministre, le gouvernement décide "dans un souci de transparence, et par respect pour les victimes et leurs familles, de faciliter les recherches historiques sur la manifestation organisée par le FLN le 17 octobre 1961 et plus généralement sur les faits commis à l’encontre des français musulmans d’Algérie durant l’année 1961".

En 2001, Michel Duffour, secrétaire d'État au patrimoine et à la décentralisation culturelle, commémore la manifestation du 17 octobre 1961 lors de l'inauguration de l'exposition organisée par l'association "Au nom de la mémoire".

Le 17 octobre 2012, François Hollande est le premier président de la République à reconnaître ce drame : "Le 17 octobre 1961, des Algériens qui manifestaient pour le droit à l’indépendance ont été tués lors d’une sanglante répression. La République reconnaît avec lucidité ces faits. Cinquante et un ans après cette tragédie, je rends hommage à la mémoire des victimes."

En 2018, Emmanuel Macron écrit sur son compte Twitter : "Le 17 octobre 1961 fut le jour d'une répression violente de manifestants Algériens. La République doit regarder en face ce passé récent et encore brûlant."

Dans son rapport de janvier 2021 sur les questions mémorielles portant sur la colonisation et la guerre d'Algérie, Benjamin Stora recommande d'organiser des commémorations importantes, notamment autour de la date du 17 octobre 1961.

C'est dans ce contexte que, le 16 octobre 2021, le président de la République, Emmanuel Macron, a rendu hommage aux victimes lors d'une cérémonie de commémoration des 60 ans du 17 octobre 1961. Selon le président de la République, "les crimes commis cette nuit-là sous l’autorité de Maurice Papon sont inexcusables pour la République."

Le 17 octobre 2022, Emmanuel Macron s'exprime de nouveau sur son compte Twitter : "À Paris, il y a 61 ans, la répression d’une manifestation d'indépendantistes Algériens faisait des centaines de blessés et des dizaines de morts. Des crimes inexcusables pour la République. La France n'oublie pas les victimes. La vérité est le seul chemin pour un avenir partagé".